Récemment désigné par ses homologues d’Afrique de l’Ouest président de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo ne perd pas de vue les défis qui sont les siens au plan interne. Dans un entretien exclusif accordé à Africa24, cinq mois après le coup d’Etat manqué en Guinée-Bissau, le président Embalo revient sur la nécessité pour son pays de présenter une image positive.
C’est à l’unanimité qu’il a été désigné président de la CEDEAO par ses pairs ouest africains. Pour le Président Bissau Guinéen Umaro Sissoco Embalo, cette reconnaissance est également un message à l’endroit des agents de déstabilisation au sein même de son pays, a-t-il confié dans un entretien exclusif accordé à Africa24. En février 2022, il avait échappé à une tentative de coup d’Etat. Le soutien de la Cedeao ne s’était pas fait attendre, une force de stabilisation de plusieurs centaines d’hommes est à pied d’œuvre en Guinée Bissau pour appuyer les forces républicaines.
Vous voyez la réaction de la CEDEAO, elle a envoyé sa force ici, environ 600 éléments. C’est une force de stabilisation et personnellement j’ai renforcé ma sécurité. Certains éléments de l’armée qui sont en prison en ce moment ont attaqué, c’était des éléments connus , il faut noter que ce sont les mêmes visages qui reviennent chaque fois. Je pense qu’on était pas assez prudent pour prendre les mesures sérieuses tel que c’est le cas aujourd’hui nous sommes donc entrain de travailler pour démontrer que la Guinée bissau n’a pas besoin d’un autre coup d’Etat.
Umaro Sissoco Embalo, Président de la République – Guinée-Bissau
Le président Embalo insiste sur la nécessité de redresser la Guinée-Bissau qui, aujourd’hui plus que jamais, est sous le feu des projecteurs. Depuis son accession à l’indépendance en 1973, ce pays lusophone prend pour la première fois la tête de la CEDEAO. À ses défis internes s’ajoutent également sa responsabilité de leader vis-à-vis de ses voisins de la sous région.
“Je préfère mourir plutôt que de laisser ce pays rentrer dans le désordre, pas de corruption, pas de désordre. Le désordre entraîne des conséquences, et quand il y a le désordre, l’État est fragile et les narco trafiquants en profitent. Mais aujourd’hui, nous sommes relevés, nous sommes debout en tant qu’Etat et nous allons repositionner la guinée bissau dans le concert des nations”
Umaro Sissoco Embalo, Président de la République – Guinée-Bissau
Après des décennies marquées par l’instabilité politique, la Guinée-Bissau doit convaincre. Dans cette perspective, le président a instruit au nouveau gouvernement installé en juin 2022 d’organiser des élections législatives anticipées le 18 décembre 2022, étape nécessaire pour combler le vide législatif que connaît le pays après la dissolution du parlement. Outre cette mission, le nouveau gouvernement est également attendu sur le chantier de la lutte contre la corruption, gage d’une meilleure gestion économique.