La réforme visant à faire disparaître le franc CFA pour les pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) devrait donner à la sous-région son autonomie financière, d’après les dirigeants. Les espoirs sur le projet de mise en place de l’ÉCO, adopté et non concrétisé jusque-là, sont partagés par le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoko Embalo, nouveau président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Projet de monnaie unique des quinze pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la mise en place de l’ÉCO était prévue pour le troisième trimestre 2020, mais elle a été repoussée. Son adoption a suscité une vague d’espoir en Afrique puisqu’elle contribuerait à supprimer les barrières commerciales et monétaires, en stimulant l’activité économique pour améliorer le niveau de vie des populations. Une position partagée par le nouveau président en exercice de la Cedeao, le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoko Embalo. Dans une interview accordée à Africa24, le dirigeant présente l’intégration africaine comme la clé de ce processus de souveraineté économique.
“Effectivement, moi je suis un homme pour l’intégration parce qu’aucun pays ne peut vivre seul. L’histoire nous l’a montré. Les Etats-unis par exemple, ce sont des états fédérés, il s’agit de 54 états. Imaginez si nous arrivions à faire une monnaie en Afrique de l’Ouest. Nous avons déjà l’UEMOA, une zone monétaire très importante. On ne peut pas permettre le désordre, la pagaille, car il y a une feuille de route à respecter. On ne peut pas aller tirer de l’argent comme on veut par exemple”
Umaro Sissoko Embalo, Président en exercice de la Cedeao
Au sein des quinze pays de la CEDEAO, l’intégration monétaire prend en compte deux ensembles institutionnels distincts. L’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine, qui partage le Franc CFA et regroupe 8 pays dont la Guinée-Bissau. La Zone monétaire d’Afrique de l’Ouest quant à elle, compte six pays aux monnaies distinctes dont le Ghana et le Nigeria, l’une des plus grandes économies d’Afrique, basée sur une main-d’œuvre et des ressources naturelles abondantes.
“Imaginez si on se retrouvait dans une zone, avec toute l’économie du Ghana, du Nigéria et tous les autres pays anglophones, ça va plus booster l’Afrique de l’Ouest donc moi je suis pour l’intégration et puis c’est réaliste, c’est possible. Quand on veut une chose c’est possible”
Umaro Sissoko Embalo, Président en exercice de la Cedeao
Le projet d’adoption d’une monnaie unique vise entre autres à mettre fin à l’obligation de dépôt de la moitié des réserves de change de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest BCEAO auprès du Trésor français et à supprimer la représentation française au sein des instances dirigeantes de la BCEAO.