Depuis début 2020, Umaro Sissoco Embalo, ancien général d’armée, est le chef de l’Etat, à la suite d’une présidentielle au bilan contesté par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert (PAIGC), une formation dominante depuis l’indépendance. La CEDEAO a estimé illégales lundi 2 mars les investitures de deux chefs d’État rivaux en Guinée-Bissau. Des querelles qui se poursuivent quelques mois après le scrutin d’alors, mettant en péril les principes démocratiques de la Nation, qui aujourd’hui se trouvent bafoués.
La Guinée Bissau a échappé à un putsch mardi 1er février 2022. Des tirs nourris d’armes lourdes pendant 5 heures d’horloge, ayant opposé des individus non encore identifiés, aux officiers assurant la sécurité du président Umaru Cissoko Emballo et des membres du gouvernement. Selon le chef de l’Etat, cet incident est lié aux décisions qu’il a prises, notamment en faveur de la lutte contre le narcotrafic et la corruption. Des sources locales affirment que ces événements surviennent dans une atmosphère de discorde due au dernier remaniement ministériel du président.
La Guinée-Bissau fait face à une instabilité politique et des coups d’État militaires, dont le dernier date de 2012. Élu président en 2020, Umaro Sissoco Embaló en 2020 a déclaré vouloir assainir le climat politique. Toutefois une situation de méfiance croissante entre les parties prenantes, n’a cessé de s’installer, rendant difficile la recherche d’un consensus autour des priorités nationales de consolidation de la paix.
La dernière présidentielle de 2019 avait été marquée par une crise, aboutissant aux investitures de deux opposants rivaux dont l’actuel président Umaro Sissoco Embalo. Depuis son indépendance, la Guinée-Bissau a connu plusieurs tentatives de coup d’Etat dont 4 réussis. Courant 2014, elle s’était engagée vers un retour à l’ordre constitutionnel, sous la médiation de la CEDEAO.
