C’est un forum pour apaiser qui est en train de se dérouler en Guinée. Pendant 3 jours, journalistes, militaires et autorités civiles sont réunis à Conakry pour discuter de l’avenir de la presse. Un secteur en difficulté, que l’Etat tente de réguler pour éviter les dérives attribuées à certains acteurs du secteur ces dernières années.
L’avenir de la presse en Guinée se dessine à Conakry depuis le lundi 19 mai.
Journalistes, militaires et autorités civiles sont réunis pour un forum de 3 jours organisé par la Haute autorité de la communication, HAC. Une rencontre qui se déroule dans un contexte où l’intervention de l’Etat est décriée par les acteurs de la profession. En l’espace d’un an, le gouvernement a interdit la diffusion de plusieurs médias privés au motif de non respect du cahiers des charges.
Ce forum est non seulement une tribune d’échange , mais davantage un acte décisif de refondation car pointer les projecteurs sur l’avenue de la presse en Guinée c’est s’interroger sur notre rapport avec la liberté, la vérité et l’État de droit avec l’objectif d’affirmer et de bâtir la volonté collective de jeter les bases d’une presse libre, responsable, indépendante professionnelle et résolument tourné vers le développement et la consolation de vivre ensemble.
Dr DANSA KOUROUMA, Président du CNT – Guinée
La Guinée a chuté de 25 places dans le classement 2025 de Reporters Sans Frontières, en passant de la 78ème position en 2024 au 103ème rang en 2025. Un déclin dénoncé par les acteurs du secteur, mais expliqué par les autorités, par les dérives constatées ces dernières années dans la presse guinéenne. Le gouvernement de transition invite les professionnels du secteur à un exercice libre mais responsable du journalisme en Guinée.
“Lorsque vous êtes à la tête d’une entreprise, que ce soit une entreprise économique ou entreprise de presse, vous ne devez pas utiliser cette entreprise pour vos propres intérêts personnels stricto sensu, mais vous devez mettre en avant votre de dirigeants d’entreprise avec la prise en compte que dans l’entreprise des hommes et des femmes vivent du fait que cette entreprise est en activité. Cette réalité ne nous échappe guère . Mais c’est la nécessité dans le cas des dynamiques de refondation d’amener l’ensemble des acteurs de la société de ce pays en toute chose de mettre en avant la notion de responsabilité.”
AMADOU OURY BAH, Premier ministre – Guinée
Ce forum doit permettre des avancées pour construire une presse responsable et citoyenne avec la mise en place d’un organe d’autorégulation des médias et une convention collective des journalistes. Rappelons que 2025 est une année charnière dans le chronogramme de la transition, avec l’organisation d’un référendum annoncé pour septembre et l’organisation des élections.