Les Guinéens sont toujours à l’attente d’un nouveau gouvernement de transition après la dissolution lundi 19 février 2024 de l’équipe dirigée par Bernard Goumou. La décision intervient dans un contexte marqué par des crises sociales, économiques et politiques persistantes auxquelles le gouvernement sortant n’a pas trouvé de réponses efficaces. Les différents acteurs socio-politiques s’accordent sur l’opportunité de la décision des autorités de la transition. Évocation dans ce reportage de notre correspondant à Conakry
La dissolution du gouvernement de transition en Guinée, lundi 19 février 2024, marque un tournant significatif dans la gouvernance du pays. Par cette décision, le président de la transition Mamadi Doumbouya ambitionne de l’avis de certains experts, d’insuffler un nouveau leadership, capable de relever les défis actuels et de répondre aux aspirations légitimes des Guinéens. A Conakry, comme dans le reste du pays, les acteurs politiques et de la société civile spéculent déjà sur les prochaines étapes, notamment la nomination d’un nouveau gouvernement. Celui-ci devra s’atteler sur les questions cruciales qui affectent la nation et le déroulement de la transition.
“Cette décision est intervenue au moment où la majorité des Guinéens s’y attendaient. Le président de la transition en tant que premier magistrat a tenté de réorganiser les choses et a jugé opportune de dissoudre le gouvernement”
Bangaly Fofana, Analyste Politique, Guinée
“Et je pense que chaque acteur où chaque institution en fonction de sa mission et de sa place se rend compte qu’on a obligation d’accélérer la cadence pour finaliser l’ensemble des éléments essentiels du chronogramme”
Bah Oury, Président du parti UDRG, Guinée
La Guinée fait face à une série de défis complexes. Le pays est confronté à une pénurie d’hydrocarbures sans précédent depuis l’explosion, mi-décembre 2023 à Conakry, du principal stock national de carburant. Une situation qui a entraîné une hausse généralisée des prix des produits de première nécessité. La Guinée connaît également depuis des semaines des limitations d’accès à internet et des coupures récurrentes d’électricité. Face à ces difficultés, treize centrales syndicales agitent la menace d’une grève générale illimitée pour protester contre la dégradation des conditions de vie. Pour de nombreux Guinéens, la formation d’un nouveau gouvernement devrait permettre de mieux répondre aux aspirations du peuple guinéen.
“La réalisation des projets et des programmes de développement ne peut pas attendre l’exécution des dix points du chronogramme de la transition. Donc il faut qu’il y ai un gouvernement en place qui puisse être dans l’esprit de la transition et qui peut répondre aux aspirations de la population, c’est un défi majeur”
Ange Gabriel Haba, Acteur de la société civile/CNOSC, Guinée
Classé 182e sur 191 du dernier indice de développement humain (IDH) établi fin 2021 par les Nations unies, la Guinée a été, ces dernières semaines, marquée par quelques épisodes de contestation. La composition du prochain gouvernement apportera des éléments de réponse sur la direction que compte prendre le régime en place et devrait permettre également de savoir si ce dernier rendra le pouvoir au civils au terme de l’année 2024.