Située à la frontière avec le Liberia et la Côte d’Ivoire, la préfecture de Guéckédou s’affirme comme un centre stratégique pour l’économie, la culture et le commerce régional en Guinée. Son riche patrimoine ethnique, ses ressources naturelles et son dynamisme économique font de cette ville un acteur clé du développement local.
Située dans la région de Nzérékoré, la préfecture de Guéckédou couvre une superficie de 4 750 km² et comptait 310 602 habitants en 2016. Elle est principalement habitée par les Kissi et les Konianké, deux groupes ethniques connus pour la richesse de leur patrimoine culturel et leurs méthodes agricoles traditionnelles. Stratégiquement positionnée à 500 km de Conakry, Guéckédou est un carrefour essentiel pour les échanges transfrontaliers, partageant des frontières avec les préfectures de Macenta, Lola et Yomou, ainsi qu’avec le Liberia et la Côte d’Ivoire.
“Cette zone a récemment été touchée par de très graves inondations en juin 2004. Par ailleurs, avec le lancement de la campagne du mouvement favorable au Mali, en lien avec le GMD, de nombreux commerces ont dû fermer, ce qui a quelque peu perturbé l’économie locale. Cependant, la région dispose d’importantes terres cultivables. Le gouvernement a donc décidé de concentrer ses efforts sur l’agriculture afin de permettre à la zone de produire elle-même ce qu’elle consomme, réduisant ainsi sa dépendance aux ”
IDRISSA KEITA, Journaliste consultant – Guinée
Guéckédou est un pôle économique dynamique, principalement basé sur l’agriculture (riz, cacao, manioc), l’élevage et l’exploitation forestière. Ses artisans sont reconnus pour leur expertise en poterie, menuiserie et tissage. L’agriculture locale alimente, en plus des marchés de la préfecture, le commerce régional avec le Liberia et la Côte d’Ivoire. Pour favoriser une croissance durable, il est crucial de renforcer la régulation économique, moderniser les infrastructures et mieux valoriser les produits locaux. Des défis à relever, par la puissance publique et par les populations, pour lesquels Gueckédou se tient prête.
“ Actuellement, les jeunes de la zone se lancent régulièrement dans des aventures risquées. Il est donc nécessaire de leur proposer des alternatives. Le projet Simandou, qui doit se dérouler en Guinée forestière et auquel participe Edouard pour le premier pilier, l’agriculture, constitue justement une telle alternative. L’objectif est de réduire le flux massif de jeunes vers des activités incertaines en leur offrant des opportunités concrètes de développement local.”
IDRISSA KEITA, Journaliste consultant – Guinée
L’emploi des jeunes constitue aussi un défi majeur : en 2024, le chômage atteint 5,3 %, avec près de 28 % des jeunes ni en emploi ni en formation. La faible participation des femmes (52 % de la population active) aux activités génératrices de revenus demeure un enjeu important. Pour y remédier, des programmes de formation professionnelle et de soutien à l’entrepreneuriat sont mis en œuvre, tandis que le développement du tourisme local est envisagé comme levier clé pour diversifier l’économie et créer des emplois durables.
