En Guinée l’appel à la grève générale et illimitée lancée depuis le 26 février 2024 par des acteurs syndicaux se poursuit sur l’étendue du territoire national. Les activités socio-économiques sont fortement paralysées, dans un contexte déjà fragilisé par l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures du pays, mi-décembre 2023. Sur le terrain, outre les religieux, des acteurs de la société civile s’impliquent pour trouver des voies et moyens afin de ramener la quiétude sociale dans le pays.
Alors que la grève générale et illimitée lancée en Guinée par le mouvement syndical est entrée dans sa phase active lundi 26 février 2024, des acteurs sociaux tentent de décrisper les tensions et rapprocher les différentes parties. A la suite de la médiation entre le mouvement syndical et l’État engagée par les leaders religieux, la maison des associations appelle les autorités du conseil national pour le rassemblement et le développement et les acteurs syndicaux à des compromis.
Il est de notre responsabilité de faire des propositions pour une sortie de crise c’est pourquoi nous avons invité l’Etat à libérer le camara Sekou Jamal Pendessa qui est aujourd’hui un préalable et d’arrêter le brouillage des ondes des médias. En tant qu’organisation de la société civile, nous avons recommandé la suspension du mot d’ordre de grève puisqu’après la dissolution du gouvernement, les syndicats n’ont pas d’interlocuteurs fiable pour l’instant.
Alpha Bayo, Coordinateur de la Maison Des Associations MAOG
Conscients de la complexité de la situation qui prévaut entre l’Etat et le mouvement syndical, marqué notamment par des crises sociales sans précédent, les observateurs appellent à l’ouverture d’un cadre de dialogue inclusif entre les deux parties, qui va fixer les principes de sortie de crise, pour éviter d’imposer aux citoyens, des conditions de vie plus difficiles.
Toutes ces démarches entrent dans le cadre de trouver un terrain d’entente entre les autorités et le mouvement syndical. La société civile est partie entière du syndicalisme donc leur rôle c’est d’amener les parties à dialoguer et à trouver des solutions idoines pour l’intérêt général du peuple de Guinée. Nous sommes face à une périodes très difficile dans le pays, donc c’est important pour l’Etat de lâcher du lest et de se comprendre avec les syndicalistes.
Ibrahim Kalil Diané, Analyste Politique
La participation d’acteurs de la société civile aux côtés des religieux à la résolution de cette crise qui a fait déjà deux victimes, constitue un espoir d’apaisement des tensions pour de nombreux Guinéens.