Depuis l’explosion du principal dépôt d’hydrocarbure de la Guinée en Décembre 2023 et qui a occasionné la perte d’une centrale thermique, les Guinéens connaissent une récurrence du délestage électrique. Pour résoudre ce déficit, le pays vient de faire recours aux services d’une centrale flottante turc afin de soutenir la production d’électricité dans les ménages. Le ca accosté au port de Conakry le 15 août 2024 et devrait être connecté au réseau de distribution de la Société d’Electricité de Guinée d’ici le 25 août 2024.
Avec une capacité de production de 115 mégawatts, cette centrale flottante Turque pourrait contribuer à pallier les difficultés des 675 000 abonnés déclarés à la Société d’Électricité de Guinée. Parmi eux le secteur informel, dont l’essentiel des activités reposent sur l’électricité. C’est le cas pour les ateliers de chaudronnerie ou des restaurants qui ont vu leur chiffre d’affaires estimé entre 200 mille et 300 mille francs guinéen, soit entre 20 et 30 euro/jour drastiquement baissé en raison du manque d’énergie.
“Beaucoup de souffrances. Quand on n’a pas le courant, tout est fermé. Même quand vous avez envie de travailler ou que vous avez des commandes, c’est impossible de travailler sans le courant qui est différent du travail manuel. Ces derniers temps le manque de courant nous a vraiment impactés. Nous avons un groupe électrogène mais il est difficile de trouver les moyens de le carburer si on n’a pas de revenus.”
Joseph Beavogui, Chaudronnier – Guinée
La Guinée avait déjà expérimenté la fourniture du courant électrique par le navire de la société turque Kar power chip entre 2019 et début 2023. Mais l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Conakry avait entraîné un important déficit dans la fourniture du courant électrique en Guinée, obligeant de renégocier le retour de la société turque. Et pour que cette énergie soit accessible à la population, le gouvernement guinéen a pris sur lui de compenser la différence entre le prix d’achat et le prix de revient aux consommateurs.
“C’est un bateau Turc qui n’est pas installé sur le sol guinéen mais dans les eaux. Ce qui veut dire que le jour ou il ne marche pas, il va faire marche arrière et en ce moment nous allons nous retrouver à la case de départ. C’est une solution à court terme, donc conjoncturelle, et non une solution structurelle. Il faudrait que les autorités comprennent et s’orientent vers des solutions structurelles en créant nos propres centrales thermiques ou hydroélectriques pour être plus indépendant.”
Mamady Fatoumata Keita, Enseignant Chercheur, Economiste
Les travaux de connexion de la centrale flottante turque au poste de Kaloum sont en cours. Et ce raccordement permettra d’augmenter l’offre énergétique du pays, réduisant ainsi la pression sur les autres sources d’approvisionnement, explique une source proche du ministère guinéen de l’Énergie.
