Guinée : le projet constitutionnel propose un mandat présidentiel de 5 à 7 ans renouvelables

En Guinée, le projet de nouvelle Constitution présenté le 26 juin au général Mamadi Doumbouya, à la tête de la Guinée, sera soumis à un référendum populaire prévu pour fin septembre 2025. Ce texte devrait ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires, dans un contexte de sévères restrictions des libertés. Les dispositions de ce projet de Constitution ne permettent pas de savoir de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine élection présidentielle selon des observateurs.

Le régime de transition dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya poursuit sa réforme institutionnelle en profondeur. L’avant-projet de Constitution dévoilé le 26 juin 2025 prévoit de faire passer la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, renouvelable une seule fois. Ce texte fondamental sera soumis à un référendum populaire prévu pour fin septembre 2025. 

Ce projet constitutionnel est un piège institutionnel. En entendant le mandat présidentiel a 7 ans, renouvelable 1 fois, sous couvert de stabilité et en maintenant un flou calculé sur l’éligibilité de Doumbouya, la junte guinéenne prépare sa transformation en pouvoir civil légitime pour 14 ans potentiels. Présenté comme un retour à l’ordre constitutionnel, ce référendum organisé dans un contexte de restriction liberticide vise en réalité à pérennisé l’autoritarisme militaire en légalisant une confiscation du pouvoir.

Alfred Guillaume Azombo, Diplomate spécialiste des affaires internationales

Cette révision selon des experts marque un tournant significatif dans la trajectoire politique du pays. Officiellement, les autorités justifient cette mesure par la volonté de garantir plus de stabilité politique et d’efficacité dans la conduite des politiques publiques. Selon le président du Conseil national de la transition (CNT), Dansa Kourouma, une telle durée permettrait de « réduire la fréquence des élections coûteuses » et de « renforcer la continuité de l’action publique.

Les risques sont criants pour relever le verrouillage de l’exécutif. Le recul démocratique majeur et l’explosion des tensions sociales dans un pays déjà fragilisé.

Alfred Guillaume Azombo, Diplomate spécialiste des affaires internationales

Toutefois, bien que cette orientation trouve son justificatif, cette orientation suscite cependant de vives critiques au sein de la société civile et de la classe politique, qui y voient un risque de concentration excessive du pouvoir exécutif. Plusieurs voix dénoncent ainsi un recul démocratique, d’autant plus que ce nouveau texte autoriserait également le président de la transition Mamadi Doumbouya à se présenter à la présidentielle.

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