En Guinée l’accès à internet est devenu un véritable problème depuis bientôt trois mois. Les principaux réseaux sociaux sont quasi inaccessibles. La décision prise par les autorités le 24 novembre 2023 impacte cependant les activités en ligne. Les secteurs comme les médias, les startups ou les étudiants dont les activités reposent sur Internet ont des difficultés à faire des recherches ou de mettre en ligne les contenus produits.
L’accès par les Guinéens au web et aux réseaux sociaux est devenu un luxe. Les plus utilisés comme Facebook, X, Télégramme ou WhatsApp sont inaccessibles. Et les utilisateurs doivent faire recours aux outils VPN pour contourner les restrictions imposées par les pouvoirs publics. Cette situation impacte tous les utilisateurs. La mise en ligne des contenus par les médias et les cours à distance dans certaines universités sont fortement bouleversées.
« Mais avec cette histoire de connexion, le monde auditoire a des problèmes de se connecter et les médias comme Djoma ont des problèmes de connexion. Ce qui fait que c’est compliqué avec le peu que nous faisons. Aujourd’hui, le taux d’audience à baissé et les vues sont à la baisse »
Alhassane Sylla, Diffuseur de DJOMA TV – Guinée
« À la maison, on suivait des cours en ligne. Aujourd’hui, on devrait venir restituer aux amis le résumé de ces cours. Mais à présent on ne peut pas faire de recherche à cause de la connexion et le VPN donné ne nous aide pas »
Sia Doussou Koniono, Étudiante en première année Logistique
Cette restriction dure déjà depuis le 24 novembre 2023. Par ailleurs, elle impacte sérieusement l’économie du pays. Les secteurs dont les activités reposent essentiellement sur Internet ont du mal à fonctionner normalement. L’association des blogueurs de Guinée sonne l’alerte. Elle met en garde contre l’utilisation des VPN, qui risque d’exposer les données personnelles des citoyens et celles publiques.
« Imaginez aujourd’hui nous sommes tous obligés d’utiliser des VPN pour avoir accès à la connexion, ce qui met en danger nos données personnelles. Mais de l’autre côté aussi il y a les autorités, les ministres et autres qui utilisent les mêmes VPN pour se connecter. Ce qui met en danger les données publiques dont ces autorités ont accès »
Mamadou Hady Baldé, Chef de projet à ABLOGUI
À date, le gouvernement guinéen n’a donné aucune explication relative à cette décision. Dans une déclaration faite le 29 décembre 2023, le Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé ces mesures qui ne respectent pas les exigences du droit international relatif aux droits humains, à l’instar de la liberté d’expression et de la liberté d’opinion.