La Guinée s’apprête à vivre un moment marquant la fin d’une transition qui dure depuis le 05 septembre 2021. Dans ce contexte, le pays fait face à d’énormes enjeux de développement socio-économique. Parmi les secteurs les plus concernés, figure celui de l’éducation. Avec un taux de croissance de la population estimé à 2,4%, la population guinéenne croit au même titre que les défis liés à l’éducation de sa population juvénile. Notre correspondant à Conakry Mamadou Bailo Sylla a promené le micro et la caméra pour recueillir les avis de quelques citoyens sur le sujet.
Les guinéens vivent au rythme des élections à quelques semaines de la présidentielle du 28 décembre 2025. Un moment crucial pour identifier les secteurs qui ont besoin de cristalliser les efforts de développement des futures autorités du pays. C’est le cas du secteur éducatif où les enjeux restent encore énormes malgré les nombreuses réformes de ces dernières années.
“Actuellement il y a une plateforme qui existe, si un élève redouble une classe à Conakry ici, même si vous l’envoyez à N’zérékoré il sera toujours considéré comme redoublant contrairement auparavant. Mais si l’Etat pouvait subventionner les écoles privées ce serait encore meilleur. L’Etat doit beaucoup investir dans le système éducatif guinéen parce-que actuellement c’est le privé qui domine et chacun dicte sa loi. Quelquefois le recrutement se fait par affinité, il y a des exceptions bien sûr mais c’est par affinité parce-que c’est purement lucratif.”
Mamadou Alpha Diallo, Citoyen – Guinée
“Si l’enseignement n’est pas bien payé, c’est le premier problème. Il faut payer le travailleur pour qu’il puisse travailler très bien. La Guinée comparativement aux autres pays, c’est vraiment pas un salaire. J’exhorte le gouvernement à construire les écoles publiques. Ils savent très bien qu’il n y a pas d’écoles publiques. Ils doivent s’engager à construire les écoles pour que tous les guinéens puissent avoir accès à l’éducation.”
Mohamed Ali Sylla, Citoyen – Guinée
Le recrutement massif et la qualification du personnel enseignant et encadrant sera aussi un autre pari à gagner.
“L’année dernière on a eu 12 000 enseignants mais ce n’est pas suffisant parce que nous sommes en déficit parce que chaque année il y a des enseignants qui partent à la retraite, il y a des malades, il y a des invalides, il faut les remplacer. Il faut que les gouvernants s’attèlent au recrutement mais nous avons besoin d’enseignants qualifiés, des enseignants qui pourront enseigner de façon claire, de façon motivée.”
Sékou Kaba, Directeur communal de l’éducation de Matoto – Guinée
La révision du programme national d’enseignement est également cité parmi les chantiers qui attendent les futurs dirigeants de la Guinée. Les projections de l’institut national de la statistique annonce une augmentation de 41% de la population scolarisable, soit un passage de 5,2 millions en 2014 à environ 8 millions à l’horizon 2030. Ainsi, on peut croire qu’au lendemain du 28 décembre 2025, le vainqueur de la présidentielle guinéenne saura quelle place accordée à l’éducation nationale dans sa gouvernance.



