En Guinée, la conduite du cadre de dialogue va désormais revenir au ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Les trois facilitatrices qui conduisaient jusque-là les travaux depuis sa mise en place ont annoncé, lundi 8 janvier 2024 au Premier ministre, leur retrait de la gestion quotidienne des tâches du cadre de dialogue inclusif. Ce retrait est diversement apprécié, notamment au sein de la classe politique dont les avis divergent autour du rôle joué par le trio d’anciennes ministres.
Nommées facilitatrices le 30 novembre 2022, Dr Makalé Traoré, Hadja Aicha Bah et Joséphine Léno ont décidé de se retirer de la conduite du cadre de dialogue inclusif, mis en place par les autorités de la Transition. La décision a été annoncée au Premier ministre, le lundi 8 janvier 2024, en marge de la huitième session du comité national permanent de suivi des résolutions du cadre de dialogue inclusif inter guinéen. L’équipe des facilitatrices veut que le ministère de l’Administration du territoire national prenne le relais.
“Nous avons demandé, nous facilitatrices, que nous soyons déchargées à compter de maintenant des tâches quotidiennes de gestion du cadre de dialogue. Naturellement, cela a été difficile à accepter mais c’est une étape importante naturellement que nous allons gérer ensemble. »
Makalé Camara, Facilitatrice du cadre de dialogue inclusif – Guinée
L’équipe des facilitatrices rassure qu’elle sera toujours présente pour appuyer le ministère de l’Administration du territoire. Mais cette décision de retrait est diversement appréciée par les acteurs de la classe politique.
« Les facilitatrices n’ont pas apporté grand-chose à ce qu’ils ont appelé dialogue. Dès le départ nous avons estimé qu’il n’était pas utile pour nous de prendre part à ce semblant de dialogue parce qu’il n’en a jamais été un. Ce n’était qu’un séminaire de validation des dix points de l’accord dynamique obtenu entre le CNRD et la CEDEAO. »
Johachin Baba Milimono, Coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG – Guinée
« Le seul cadre formel d’échange reste et demeure le cadre de dialogue. Je pense que les facilitatrices ont effectivement joué un rôle prépondérant pour rapprocher certaines positions parce que, figurez-vous, tous ces acteurs qui sont aujourd’hui engagés dans le cadre de dialogue au départ n’étaient pas pour. Mais c’est par le leadership, le déplacement que ces facilitatrices ont pu mener avec le Premier ministre au sein de tous les QG, que les gens ont compris que c’est une main tendue, qu’il fallait l’accepter «
Honorable Oyé Béavogui, Secrétaire général par intérim du PDG-RDA – Guinée
A leur nomination, ces trois anciennes ministres avaient pour rôles de présider les plénières, modérer les discussions, rapprocher les positions des parties prenantes et veiller au respect des modalités pratiques du dialogue.
