Jamal Ahizoune, Directeur Général Adjoint en charge de la Banque de Détail à l’International au sein d’ Attijariwafa bank est notre invité dans cette édition de l’Interview. Avec lui, il sera question d’échanger sur le septième Forum International Afrique Développement lancé en 2010 ainsi que la stratégie du groupe Attijariwafa bank pour soutenir l’investissement sur le continent africain.
1– L’édition 2024 du Forum International Afrique Développement se tiendra
du 27 et 28 juin 2024, à Casablanca, autour du thème
« Ici, on investit. ».
Quel est l’objectif visé par cet événement ?
Pour cette édition, nous attendons plus de 2000 chefs d’entreprises et décideurs
politiques qui viendront de 30 pays du Continent et de pays partenaires.
Nous mettons 11 pays à l’honneur au sein de l’espace marché de l’Investissement et
nous organisons plus de 4000 mises en relations structurées au sein de l’espace B
to B.
L’objectif est la mise en relation des opérateurs économiques, l’identification des
pistes de partenariats et des opportunités d’investissement. La plupart de nos pays de présence ont conçu et formalisé des plans de développement extrêmement ambitieux et assortis d’incitations fortes à l’investissement, c’est pourquoi nous mettons à l’honneur 11 pays, dans un espace dédié, pour présenter leurs stratégies de développement devant des investisseurs
potentiels.
2- Vous êtes le Directeur Général Adjoint en charge de la supervision des
filiales Afrique de l’Ouest / Afrique centrale du Groupe Attijariwafa bank,
est-il juste de s’imaginer que ce Forum est un moment privilégié pour le
secteur privé africain en matière d’échanges, d’investissements et de
coopération intra-africaine ?
Tout à fait et ce sont les opérateurs économiques qui l’expriment le mieux.
L’engouement enregistré en termes de demandes de participation est si fort qu’il est
aussi une preuve, s’il en fallait une, que le format du Forum répond pertinemment
aux attentes du secteur privé africain mais aussi à celles des Etats mis à l’honneur et qui présentent les opportunités d’investissement pour accompagner la mise en
œuvre de leurs plans de développement.
De plus, le Forum vient couronner les efforts de proximité déployés à la fois par les
filiales africaines du Groupe et par le Club Afrique Développement qui aura tissé son
propre réseau et organisé une quinzaine de missions multisectorielles sur les 3
dernières années dans 10 pays différents.
3 – En Afrique, seules 10 % des PME et TPE africaines ont accès au
financement bancaire, le microcrédit est insuffisant pour répondre à
leurs besoins dans la durée, et les entrepreneurs disposent de six fois
moins de capital que les hommes. Quelle est votre stratégie pour
soutenir les entrepreneurs, notamment les femmes ?
Le soutien des entrepreneurs n’incombe pas uniquement à la Banque qui exerce un
métier des plus fortement réglementés. Il appartient à tout l’écosystème de créer les
conditions favorables au développement de l’entrepreneuriat à travers des
facilitations, des incitations fiscales entre autres, des mécanismes de garantie, des
fonds de capital-risque, des aides directes, etc.
Le groupe Attijariwafa bank, conscient de son rôle dans ce domaine, conçoit des formules non bancaires en termes de conseil, d’assistance et d’accompagnement des projets individuels notamment à travers des réseaux de maisons de l’entrepreneur affiliés aux filiales qui dupliquent l’expérience réussie et le dispositif en place au Maroc. Dans chaque environnement d’exercice, les filiales du Groupe conçoivent également des formules de financement adaptées aux besoins des différents marchés, secteurs ou activités.
La promotion de l’entrepreneuriat, féminin en particulier, fait partie du modèle déployé dans nos pays de présence et dans nos actions les plus emblématiques comme en témoigne les trophées jeunes entrepreneurs décernés à l’occasion du Forum Afrique Développement.
4- Avec la ZLECAF, un marché africain de 1,4 milliards de personnes,
quelles sont les actions menées au niveau du groupe Attijariwafa bank
pour permettre aux acteurs de la chaîne d’approvisionnement du
commerce de tirer un parti des atouts de ce marché continental?
À l’occasion de la tenue du Forum Afrique Développement, nous mettrons en place
un pavillon dédié à la Zlecaf avec la participation active de son Secrétariat, il s’agit là
d’un projet majeur pour le Continent. Autre nouveauté, nous aurons aussi un espace dédié à l’initiative Royale « Afrique Atlantique », qui, comme vous le savez, offre une formidable perspective d’ouverture et d’échange d’une vingtaine de pays africains entre eux mais aussi avec le reste du monde.
Le modèle du FIAD, du Club Afrique Développement et des missions multisectorielles réalisées dans chacun des pays de présence, a été conçu justement pour permettre aux opérateurs économiques d’identifier de nouveaux débouchés, de nouer des partenariats, d’entrevoir des pistes de croissance et d’échanges commerciaux avec le reste des pays africains.
5- En tant que groupe bancaire panafricain, quels sont les défis auxquels le
groupe Attijariwafa bank est confronté dans la gestion de l’impact de la
crise climatique sur l’économie africaine ? Attijariwafa bank participe-t-il
dans tous ses pays dans l’implantations aux plans de lutte contre le
Changement climatique ?
Le Groupe Attijariwafa bank est l’une des toutes premières et rares institutions
africaines à être agréées par le fonds vert pour le climat. C’est une consécration qui
nous oblige à tout mettre en œuvre pour identifier et accompagner les projets publics
ou privés combattant les effets des changements climatiques ou d’adaptation au
changement climatique. Cet agrément bénéficie naturellement à l’ensemble des filiales africaines du Groupe qui ont systématiquement intégré la démarche de gestion de l’impact des crises climatiques dans leurs politiques RSE suivies de près par leurs organes de gouvernance.
Compte tenu de la diversité des implantations du Groupe sur le Continent, nous sommes confrontés à tous les risques : dérèglements climatiques, sécheresse, pluies diluviennes ou torrentielles, glissement de terrains, etc. Nos filiales jouent aussi le rôle de conseil auprès des pouvoir publics et des
institutions privées pour les inciter à contribuer à la mise en place des mécanismes
d’assurance contre les effets du changement climatique. Le chemin est encore long
mais les convictions sont largement partagées.