Kenya : digitalisation des marchés publics dès juillet 2025 pour lutter contre le blanchiment d’argent

Le président William Ruto vient de publier des textes majeurs visant à renforcer le secteur financier du pays : le projet de loi sur les professionnels de l’assurance et le projet de loi de 2025 sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La loi instaure une surveillance réglementaire plus stricte des institutions financières, élargit les exigences de déclaration pour les opérations inhabituelles et renforce les sanctions en cas de non-conformité.

À partir du 1er juillet 2025, tous les marchés publics, de bout en bout, seront recensés sur les plateformes digitales du gouvernement kenyan. Cette décision fait suite à la promulgation le 17 juin dernier d’une loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Parmi les principaux changements qu’elle induit, figurent des contrôles plus stricts sur les transactions immobilières, un contrôle accru de la propriété effective des sociétés écrans et des obligations de déclaration élargies pour les institutions financières. La loi permet également aux organismes d’application de la loi de geler ou de saisir plus rapidement les avoirs suspects.

«La responsabilité n’est plus l’affaire de l’auditeur général, du contrôle du budget ou du Parlement. Il s’agit désormais d’un écosystème. Nous avons les médias, le coin. Nous avons la société civile à certains endroits. Nous avons des groupes professionnels dans certains coins. Nous avons les citoyens. La responsabilité est donc présente sous tous les angles. À partir du 1er juillet, tous les marchés publics, de bout en bout, seront sur notre plateforme électronique. Ce n’est pas une demande. Il s’agit d’une instruction donnée à tous nos fonctionnaires responsables pour qu’à l’avenir, les marchés publics soient passés sur une plateforme électronique afin d’éviter les fraudes.»

William Ruto, Président de la RépubliqueKenya

Initialement adopté par le Parlement en avril 2025, le projet de loi a été renvoyé par le Président avec modifications proposées pour des dispositions plus strictes dans certaines clauses. Ainsi, la nouvelle loi aligne la structure juridique du Kenya sur les normes mondiales en matière de transparence financière et le financement du terrorisme.

«Il n’y a pas d’exception à la transparence et à la régularité des marchés publics. Nous devrions être en mesure de savoir qui a remporté tel ou tel appel d’offres et pour quel montant, combien de personnes y ont participé, et tout le monde devrait pouvoir y accéder.»

William Ruto, Président de la RépubliqueKenya

Le Kenya a été identifié en fin 2024 comme un pays à haut risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme par la Commission européenne. En effet, le Centre de Déclaration financière de l’instance a révélé dans son rapport de 2024 que  l’on a recensé 7193 transactions illégales liées au blanchiment de capitaux. Soit une augmentation de 18,73% par rapport à 2023. Par ailleurs, une analyse du Groupe de lutte contre le blanchiment d’argent d’Afrique orientale et australe a révélé qu’entre 2021 et 2023, un total de 544 900 000 dollars américains en espèces est entré illégalement au Kenya via l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi.Le gouvernement espère que les nouvelles réformes permettront de redorer la réputation du Kenya aux yeux des régulateurs mondiaux tels que le Groupe d’action financière (GAFI), qui surveille le respect des normes internationales sur ces questions.

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