Les audiences devant la Cour suprême du Kenya se sont ouvertes mardi 18 janvier pour examiner un projet controversé d’amendement constitutionnel, portant création de nouvelles fonctions au sein de l’exécutif.
Baptisée Building Bridges Initiative (BBI), cette révision, initiée par le président Uhuru Kenyatta, prévoit la création de nouveaux postes au sein de l’exécutif (un Premier ministre, deux vice-Premiers ministres et un chef de l’opposition) et une augmentation du nombre de parlementaires (de 290 à 360).
Selon le président Uhuru Kenyatta, cette ouverture du pouvoir permettrait de diluer la règle du « winner takes all », qu’il considère comme la cause des conflits post-électoraux au Kenya. Mais le projet de loi, adopté par le Parlement, a été attaqué en justice par certains opposants. Un tribunal, puis une cour d’appel, ont jugé que le président n’avait pas le droit constitutionnel de lancer un tel processus. Le tribunal a également jugé que » le président Kenyatta pouvait être poursuivi au civil pour avoir lancé illégalement le processus ». Mais depuis son lancement en 2018, le projet de loi Building Bridges Initiative (BBI) a remodelé le paysage politique kényan.
Selon certains observateurs, le projet de loi BBI serait un stratagème du chef de l’État, qui n’est pas autorisé à briguer un troisième mandat, pour se maintenir au pouvoir en tant que Premier ministre. Le texte a concrétisé une trêve entre le président Kenyatta et l’opposant historique Raila Odinga après les violences post-électorales de 2017-2018.