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Kenya : le parti UDA rejette une prolongation du mandat présidentiel

Le parti au pouvoir au Kenya, l’Alliance démocratique unie (UDA), dirigé par le président William Ruto, a déclaré son opposition à une proposition de loi d’amendement constitutionnel visant notamment une prolongation du mandat des titulaires de fonctions électives dans le pays. Le projet de loi, qui propose d’étendre de cinq à sept ans le mandat du président de la République, des députés, des gouverneurs et des membres des assemblées de comté, viole les principes démocratiques du Kenya, selon un communiqué publié par le parti le 2 octobre 2024.

L’Alliance démocratique unie (UDA), parti au pouvoir au Kenya, a rejeté une proposition de loi d’amendement constitutionnel présentée par l’un de ses membres, le sénateur Samson Cherargei, visant notamment une prolongation du mandat des titulaires de fonctions électives. Le projet de loi portant modification de la Constitution du Kenya de 2024 propose d’étendre de cinq à sept ans le mandat du chef de l’État, des députés, des gouverneurs et des membres des assemblées de comté. Dans un communiqué publié le 2 octobre 2024, l’UDA a déclaré que la législation viole les principes démocratiques du pays. 

“Il est très préoccupant de constater que ce projet de loi cynique, profondément erroné et égoïste contrevient à une aspiration de longue date du peuple kenyan de mettre fin à l’enracinement antidémocratique des monopoles politiques irresponsables. Cela vise à priver le peuple de possibilités régulières de demander des comptes à ses dirigeants et d’exercer directement le pouvoir souverain. Le parti se dissocie de ce projet de loi et rappelle à l’ordre tous ses militants. Le projet de loi est incompatible avec notre politique et nos aspirations.”

Hassan Omar, Secrétaire général du parti UDAKenya

Pour le sénateur de l’UDA, Samson Cherargei, la prolongation du mandat des élus leur permettrait de bénéficier d’un délai raisonnable pour mettre en œuvre des projets de développement. Cependant, d’autres acteurs opposés à ce texte estiment qu’il s’agit d’une mesure visant à maintenir le président William Ruto et son gouvernement au pouvoir et à détourner l’attention du public des problèmes urgents tels que les difficultés socio-économiques et la mal gouvernance.  

“Pendant toute période électorale, nous perdons une année entière en campagne et une autre année est perdue juste après l’élection à cause des litiges devant la Cour suprême et par la suite, la période de transition du nouveau gouvernement qui s’installe dans la formation de nouveaux membres. Cela inclut le contrôle du cabinet par le Parlement et la nomination de hauts dirigeants du gouvernement. Au total, nous perdons deux ans sur une période de cinq ans, ne laissant que trois ans au président et au nouveau gouvernement pour travailler. Il est donc justifié d’augmenter la durée du mandat présidentiel à sept ans par mandat, pour un total de quatorze ans. Je pense que ces propositions modifieront la structure de gouvernance telle que prévue dans la Constitution du Kenya.”

Samson Cherargei, SénateurKenya

La loi organique propose, entre autres, la création du bureau du Premier ministre, qui sera nommé par le président parmi les membres du Parlement et l’implication du Sénat dans l’approbation du déploiement des forces de défense nationale. Une audience publique est prévue le 25 octobre 2024 pour recueillir l’avis des citoyens sur le projet de loi d’amendement constitutionnel. Pour sa part, le président William Ruto a exprimé son opposition au projet de loi. Au Kenya, les dirigeants élus exercent un mandat de cinq ans, la Constitution limitant à deux le nombre de mandats consécutifs pour le président et les gouverneurs.

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