Selon un rapport de la FAO en 2020, les activités humaines sont responsables de la déforestation de 10 millions d’hectares par an. Une situation qui dénote d’un manque d’engagement des entreprises, institutions financières et gouvernements quant au respect des accords signés dans le cadre de la Déclaration de New York sur les forêts à atteindre zéro déforestation. La déforestation mondiale a augmenté de 4 % en 2022 et le dernier rapport Forest 500 de Global Canopy appelle désormais à une « régulation forte », des « critères clairs sur la déforestation et les droits humains.
Malgré les accords signés en 2014 par des gouvernements, entreprises et institutions financières dans le cadre de la Déclaration de New York en vue d’atteindre zéro déforestation nette d’ici 2030, on note une absence de progrès significatifs 10 ans après. Le dernier rapport et classement Forest 500 de Global Canopy indique que sur 500 entreprises recensées en 2023, 187 environ (soit 37%), n’ont « aucun engagement public » pour lutter contre la déforestation, contre 201 (soit 40 %) en 2022.
Les entreprises ou les multinationales qui exploitent dans le domaine forestier ont un engagement très timide en faveur de la lutte contre la déforestation pour une raison simple. Ces exploitants tirent bien un profit ou des profits par rapport à cette exploitation donc parler d’un objectif zéro déforestation d’ici 2030 ça me semble très utopique.
Jerome KOUMBA, Expert en Environnement, Congo
En 2023, l’Union européenne a voté la fin, en 2025, de l’importation de produits issus de terres déboisées. Une décision qui vient en appui à la nécessité d’accentuer les efforts pour stopper la déforestation d’ici 2030, comme décidé à la COP 28 à Dubaï en décembre. Depuis, presque un quart des 257 entreprises nommées dans chacun des dix rapports de l’ONG n’ont toujours pas affiché d’engagements.
S’agissant de la réglementation, il faut savoir que certains pays qui possèdent une telle matière première, ont, ou peuvent signer des contrats de partage de revenus comme cela se passe dans le monde pétrolier et ne plus être en mesure d’exiger la conformité réglementaire aux exploitants et se retrouver en même temps face à un dilemme à savoir : entre protéger l’environnement et se voir octroyer des revenus de la forêt, que choisir.
Jerome KOUMBA, Expert en Environnement, Congo
63 % des entreprises ayant affiché au moins un engagement pour lutter contre la déforestation n’ont pas fourni de preuve suffisante de sa mise en œuvre. L’Afrique a aussi le taux de déforestation le plus élevé du monde (3,9 millions d’hectares par an), supérieur aux pertes chiffrées annuellement par l’amazonienne.