Le vendredi 9 mai 2025, la justice gambienne a dévoilé un inventaire des biens confisqués à l’ancien président Yahya Jammeh, évalués à plus de 17 millions USD. Ce rapport, longtemps attendu, survient dans un contexte de forte défiance populaire et recense divers actifs, comptes bancaires, véhicules, bétail et équipements saisis depuis le début des investigations menées par la Commission Janneh en 2017.
En réponse à la pression populaire croissante et aux récentes manifestations à travers le pays, la justice gambienne a rendu public, le 9 mai 2025, un inventaire des biens confisqués à l’ancien président Yahya Jammeh, évalués à plus de 17 millions USD. Il s’agit de documents recensant notamment des véhicules, du bétail, des meubles, des propriétés et d’autres actifs vendus par des organismes gouvernementaux depuis les enquêtes lancées en 2017 par la Commission Janneh sur les transactions financières de l’ex-dirigeant.
C’est une avancée dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière en Gambie. Il est donc évident que nous arrivons dans une étape qui est très importante en termes de redevabilité vis-à-vis du peuple gambien. Donc, on peut déjà comprendre que cela est une avancée notable, mais il faut éviter que ce soit une justice qui pourra contrarier la bonne marche de ces initiatives salutaires.
Aboudramane COULIBALY, Analyste politique
Cette publication intervient dans un climat de frustration populaire. Ces dernières semaines, des centaines de jeunes militants sont descendus dans les rues de Banjul et d’autres villes pour exiger des comptes. Ils dénoncent une opacité persistante dans la gestion des actifs saisis, notamment les retards dans la publication des rapports d’audit et le manque de clarté sur les revenus issus des ventes de biens.
Mais la principale crainte, c’est comment cette commission sera mise en place, et comment pourra-t-elle continuer à fonctionner. Déjà, nous savons qu’il y a des velléités. Nous arrivons à une période pré- électorale, qui risque de remettre en cause l’indépendance, et même le bon fonctionnement de cette commission, parce que les actifs inventoriés de Yahya Jammeh, jamais n’ont pas totalement été bouclés.
Aboudramane COULIBALY, Analyste politique
Peu après l’arrivée au pouvoir du président Adama Barrow, la Commission Janneh a été chargée d’enquêter sur la gestion financière de l’ex-président Yahya Jammeh, en fonction de 1994 à 2017. Ses investigations ont révélé des détournements de fonds estimés à plus de 50 millions USD et l’appropriation abusive de biens publics à des fins personnelles. En mai 2024, la commission a ordonné le gel de 88 comptes bancaires et de 14 entreprises associés à Jammeh, aujourd’hui exilé en Guinée équatoriale.
