La Somalie a exprimé des craintes sérieuses quant à la capacité de ses forces à contenir seuls la menace posée par les groupes extrémistes. A cet effet, le gouvernement somalien demande à l’Union africaine de ralentir le retrait programmé de 2.000 soldats d’ici fin juin 2024. Pour rappel, la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie, une force de maintien de la paix, s’est engagée à se retirer d’ici le 31 décembre 2024 et doit être remplacée par une nouvelle force plus petite.
Dans un contexte de préoccupations croissantes concernant une possible résurgence des groupes islamistes, notamment Al-Shabaab, en Somalie, le gouvernement somalien a officiellement demandé à l’Union africaine et aux Nations Unies de ralentir le retrait jusqu’en septembre 2024, de la moitié des 4 000 soldats qui devaient partir d’ici la fin de ce mois de juin. Ceci alors que les 18 500 soldats de la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) doivent quitter la Somalie d’ici le 31 décembre 2024.
“ La demande du gouvernement somaliens de ralentir le départ des casques blancs ou des forces africaines de maintien de la paix est une demande qui peut paraître légitime, parce que c’est un gouvernement légitime qui l’effectue. Sauf que, cette légitimité n’est mesurée que si le gouvernement a mis en place les moyens nécessaires pour résoudre cette crise, d’une manière autre que militaire.”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
La Mission de transition de l’Union africaine en Somalie a terminé la première phase en retirant 2.000 soldats le 30 juin 2023 et prévoyait un retrait additionnel le 30 septembre 2024, ce qui aurait réduit les effectifs militaires à 14.626 hommes.
“ Pour ce qui est des pays voisins, normalement, ils n’ont pas à craindre les Shabaab, qui ne se battent pas contre les pays voisins, mais ne se battent que contre le gouvernement somalien. Sauf que eux aussi, ont des raisons légitimes d’avoir des craintes. C’est une crainte de contamination idéologique. Donc, l’union africaine, dont le rôle vient d’être implicitement reconnu, à intérêt à maintenir ou à ralentir le retrait de ses forces, en attendant que le gouvernement Somalia puisse trouver d’autres moyens ou d’autres alliés pour arriver à bout de ce problème Al-Shabaab.”
Kerwin MAYIZO, Analyste politique – RD Congo
Par ailleurs, depuis 2007, la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie est principalement financée par Les États-Unis qui ont dépensé plus de 2,5 milliards USD et l’Union européenne, avec 2,8 milliards USD. Cette force de l’UA et le gouvernement somalien luttent depuis quelques années contre les insurrections menées par Al-Shabaab, un groupe islamiste affilié à Al-Qaïda.