Faire du coton un levier de développement en Afrique de l’Ouest et centrale, tel est l’objectif de la 6ème édition de la Journée mondiale du coton, célébrée le 7 octobre 2024 à Cotonou, capitale économique du Bénin. L’Afrique de l’Ouest, troisième exportateur mondial après les États-Unis et le Brésil, joue un rôle important dans le commerce mondial. Avec une valeur de marché estimée à 12 milliards de dollars, le coton africain s’affirme comme un pilier économique majeur à travers le groupe des pays du C4+. Ce rendez-vous ouvre la voie à de nouveaux partenariats et à des projets structurants pour renforcer la position du continent sur la scène internationale.
De 200 000 tonnes de coton produites en 2016, le Bénin a atteint une production impressionnante de plus de 700 000 tonnes en 2024. Le coton représente aujourd’hui plus de 40 % des recettes d’exportation et environ 15 % du PIB du pays. Afin de diversifier et transformer cette production, le Bénin a mis en place l’une des plus grandes zones économiques spéciales d’Afrique, la Zone industrielle de Glo-Djigbé à Abomey-Calavi.
« Au début de cette année, nous avons, pour la première fois, exporté des t-shirts fabriqués dans la Zone de Glo-Djigbé vers les États-Unis. Cela témoigne des efforts de transformation entrepris sous le leadership du Président Patrice Talon. »
Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’État – Bénin
Cependant, le secteur cotonnier africain fait face à plusieurs défis : la distorsion des marchés internationaux, la réforme des subventions et des tarifs douaniers, ainsi que les effets du changement climatique et des problèmes énergétiques. Pour soutenir le secteur, l’OMC et la FIFA ont lancé en février 2024 un partenariat pour le coton, visant à dynamiser la production et la transformation dans les pays du C4+ (Bénin, Burkina Faso, Mali, Tchad plus la Côte d’Ivoire). Ces pays produisent ensemble plus d’un million de tonnes de coton, représentant 50 % de la production africaine et 4 % de la production mondiale.
« Si chaque pays décidait d’investir 100 milliards par an dans la transformation du coton, en moins de 10 ans, toute la production nationale serait transformée, créant une énorme valeur ajoutée. Mais cela dépend avant tout d’une vision politique claire. »
Dieudonné Manirakiza, Consultant du C4+ – Burkina Faso
« Les Africains doivent s’approprier les initiatives et s’assurer que leurs priorités soient mises en avant. Les efforts des partenaires doivent venir compléter ceux des nations africaines. La maîtrise technologique est essentielle pour rester compétitif. »
Harouna Niang, Ancien ministre de l’Industrie – Mali
Le partenariat OMC-FIFA constitue une opportunité précieuse pour les pays du C4+ dans la production de vêtements de sport. Avec une demande mondiale en textile et habillement estimée à plus de 1.500 milliards de dollars, et un changement dans les modes d’approvisionnement, les perspectives pour les producteurs africains sont prometteuses. D’ici 2035, ces pays ambitionnent de transformer localement 50 % de leur production de coton, afin de mieux s’intégrer au marché mondial et attirer davantage d’investissements dans la chaîne de valeur cotonnière.