D’après la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, en 2019, l’Afrique était la région du monde présentant le deuxième taux de croissance du monde estimé à 3,4% grâce à la mise en œuvre de politiques publiques plus favorables aux investissements du secteur privé. D’après Lamia Merzouki, Directrice générale adjointe de Casablanca Finance City, le secteur privé est appelé à jouer un rôle plus important dans la réalisation des objectifs de développement en Afrique, à la fois comme bailleur de fonds et comme prestataire de services.
La participation du secteur privé au développement des Etats est au cœur des paradigmes de croissance promus par le Pacte pour l’Afrique ainsi que par les institutions internationales. Un levier politique que les gouvernements peuvent actionner pour attirer les investisseurs dans les secteurs du développement en Afrique. D’après un rapport de 2021 du FMI sur la mobilisation du financement privé pour le développement, les pays africains disposent d’un important potentiel de mobilisation des recettes intérieures soit 3 à 7 % du PIB à moyen terme. Pour des magnats de la finance comme Lamia Merzouki, les investisseurs privés pourraient apporter un financement supplémentaire équivalent à au moins 3 % du PIB aux projets de développement d’ici la fin de la décennie.
Nous avons développé ce que nous appelons les partenariats Sud-Sud. C’est un peu la coopération africaine de Casa Finance City. Nous avons signé des accords avec une vingtaine de pays africains. Notamment les agences d’investissements. L’objectif de ces partenariats est de mettre en valeur les opportunités dans les pays africains.
Lamia Merzouki, Directrice générale adjointe de Casablanca Finance City – Maroc
Lamia Merzouki est directrice générale adjointe de la Casablanca Finance City Authority (CFCA), qu’elle a rejoint lors de sa création en 2010. Auparavant, Lamia a fait partie du Groupe AKWA, le plus grand groupe privé au Maroc, au sein duquel elle a occupé le poste de Directrice de la Stratégie et de l’Organisation pendant sept ans.
Nous sommes convaincus que seuls nous n’allons pas y arriver. Il faut une approche de co-développement et de co-émergence de notre continent. Il n’y a que comme ça qu’on peut réaliser le plein potentiel de notre continent.
Lamia Merzouki, Directrice générale adjointe de Casablanca Finance City – Maroc
Diplômée de l’ESSEC et de Harvard Business School, Lamia Merzouki vante les mérites du Fonds Africa50. Créé en septembre 2014 à l’initiative de la Banque africaine de développement, il a d’ores et mobilisé en septembre 2017 quelque 800 millions de dollars et compte 23 États africains comme actionnaires.
En effet, l’Afrique est un continent fragmenté avec des législations réglementaires différentes, des économies de petites tailles et du coup le chemin critique de l’investisseur est très compliqué.
Lamia Merzouki, Directrice générale adjointe de Casablanca Finance City – Maroc
Selon le FMI, les organismes publics africains détiennent 95 % des projets d’infrastructure du continent. Mais ces investissements couvrent à peine 40 % des financements nécessaires. Pour combler ce déficit, Lamia Merzouki estime nécessaire de prendre des risques mais surtout de favoriser la coopération entre le secteur public et le secteur privé, notamment en établissant un cadre pour les partenariats public-privé (PPP).
