La présidence angolaise a annoncé, le 12 mars 2025, des pourparlers directs le 18 mars dans la capitale Luanda, entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23, actifs dans l’est de la RDC et soutenus par le Rwanda.
Au lendemain d’une visite de travail du président Félix Tshisekedi à Luanda, l’Angola a annoncé, mercredi 12 mars 2025, que des « négociations de paix directes » auront lieu mardi 18 mars à Luanda entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et le groupe rebelle du M23, actif dans l’est de la RDC et soutenu par le Rwanda. La présidence congolaise a confirmé avoir reçu l’invitation, mais n’a pas encore communiqué sur sa participation.
Tout d’abord il faut saluer la démarche de l’Angola pour d’abord établir un pont de dialogue entre les rebelles du M23 et le gouvernement de la RD Congo. Cependant, lorsque dans cette négociation, le Rwanda n’est pas impliqué, je crains qu’on ne déplace le problème. Parce que vaut le M83 sans le soutien du Rwanda.
Daouda Emile OUEDRAOGO, Politologue
La tenue effective des pourparlers directs marquerait un tournant dans le conflit qui oppose le M23 à l’Etat congolais. Le président Félix Tshisekedi a régulièrement refusé le dialogue avec ce groupe armé, le qualifiant de terroriste et affirmant que ses chefs n’étaient que des “pantins” à la solde d’intérêts étrangers, notamment du Rwanda. Le président rwandais Paul Kagame assure de son côté qu’il s’agit d’un problème interne à la RDC qui doit trouver une issue par des négociations entre l’Etat et le M23.
Les différents rapports sur le conflit dans l’Est de la RDC sont tous unanimes sur l’implication et le soutien du Rwanda au M83. Je crains que négocie avec le M23 sans le Rwanda, que cette négociation ne débouche sur les accords que l’on signera mais que le M23 pourrait violer à tout moment.
Daouda Emile OUEDRAOGO, Politologue
Plus de 7 000 personnes ont trouvé la mort dans l’offensive menée depuis le début de l’année par les rebelles du M23, selon les autorités congolaises. Dans la capitale provinciale du Nord-Kivu, les rapports des Nations unies font état de près de 3000 personnes tuées dans les combats. La RDC accuse son voisin rwandais de vouloir exploiter les riches ressources minières du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.