Le Conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), réuni en sa 46e session ordinaire à Yaoundé le 1er novembre 2024, s’est refermé avec l’engagement de démarrer les activités de la Banque africaine de l’énergie au premier trimestre 2025. Si le projet est prometteur, les acteurs de l’organisation savent que l’un des défis important à relever est celui de la technologie.
Oui pour une transition juste et équitable, martèlent les ministres des hydrocarbures des pays membres de l’APPO, l’Organisation des producteurs de pétrole africains réunis à Yaoundé en marge de la 46ème session ordinaire du conseil des ministres de l’institution. Si les politiques internationales, notamment celles issues des pays riches et développés prônent la non utilisation des énergies fossiles pour promouvoir les énergies vertes, le continent africain défend la nécessité de son usage pour assurer outre des revenus, de l’énergie à sa population. L’Afrique détient des réserves d’énergies fossiles, estimées à plus de 600 000 milliards de mètres cubes de gaz et 155 milliards de barils pour le pétrole brut.
Nous ne pouvons pas nous passer des énergies fossiles aujourd’hui. Les prévisions dont nous disposons montrent qu’en 2040, nous aurons besoin dans le mix énergétique mondial d’environ 40 % d’énergie d’origine fossile. Dans ces 40%, le gaz prendra une place de plus en plus importante parce que ce gaz a été déclaré par la Commission européenne comme étant une énergie propre. Nous devons créer les conditions pour que l’Afrique devienne notre premier marché. Comme ça on se vend entre nous et si les autres n’en veulent plus, on va continuer à consommer.
Bruno Jean-Richard Itoua, Ministre des Hydrocarbures
Dans la perspective du bon démarrage et fonctionnement de la Banque africaine de l’énergie (BAE), projet phare de l’institution dont le traité portant de création est effectivement entré en vigueur grâce aux signatures du Ghana et du Nigéria, un appel est lancé à l’endroit des 18 pays membres de l’institution à constituer leurs contributions dont l’enveloppe minimale et individuelle est de 83,33 millions de dollars. Mais le défi technologique demeure la véritable clé de voûte pour relever le challenge de l’exploitation pétrolière telle qu’envisagé par l’APPO.
La technologie aujourd’hui permet de produire des énergies fossiles sans émettre de carbone. C’est pour ça qu’on parle du défi technologique. Donc le défi aujourd’hui pour nous, ce n’est pas d’arrêter de produire une énergie ou une autre, c’est de faire en sorte que toutes les énergies ne continuent pas à contribuer à l’augmentation des gaz à effet de serre.
Bruno Jean-Richard Itoua, Ministre des Hydrocarbures
Parmi les autres résolutions de cette 46ème session ordinaire du conseil des ministres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), le ministre congolais Bruno Jean-Richard Itoua prend la présidence de l’organisation pour 2025. Le Congo abritera les travaux de l’organisation au quatrième trimestre 2025.