Depuis l’indépendance de ses anciennes colonies dans les années 1960, la France a maintenu une présence militaire en Afrique. Cette présence largement critiquée, a été réduite après les retrait imposés par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et tout récemment par le Sénégal, le Tchad et la Côte d’Ivoire. Les leaders africains considèrent la présence militaire française comme une ingérence dans les affaires internes des pays africains.
Fin d’une ère militaire française en Afrique. Après les retraits imposés par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les effectifs militaires français en Afrique ont de nouveau été réduits avec leur départ du Sénégal, et du Tchad et tout récemment de la Côte d’Ivoire. Le retrait progressif des bases militaires françaises en Afrique marque un tournant significatif dans les relations franco-africaines.
C’est dans ce cadre, que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire. Ainsi, le camp du 43e Bima, le bataillon d’infanterie marine de Port bouet sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire
S’adressant aux ambassadeurs français lundi 06 janvier 2025, lors d’une conférence annuelle, le président Français Emmanuel Macron a fustigé notamment “l’ingratitude” de certains dirigeants du continent au sujet du soutien militaire français, déclarant qu’il attend toujours que les pays africain le remercient de les avoir empêchés de tomber aux mains des militants islamistes. Le président Tchadien, Mahamat Idriss Deby face à ces propos du président Français, a exprimé son indignation.
Je voudrais exprimer mon indignation vis-à-vis des propos tenus récemment par le président Macron, qui fustigent le mépris envers l’Afrique et les africains. Je crois qu’il se trompe d’époque.
Mahamat Idriss Deby, Président de la République du Tchad
Entre 2022 et 2023, le Niger, le Mali, la Centrafrique et le Burkina Faso, ont acté le départ de l’armée française de leurs territoires, se rapprochant ainsi de la Russie. En 2024, à quelques heures d’intervalle, le Sénégal et le Tchad ont à leur tour annoncé le départ des militaires français de leur sol et officialisé une «réorganisation». En Côte d’Ivoire les autorités ont également annoncé pour janvier 2025, la rétrocession au pays de la base militaire française de Port-Bouet.
La France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté. Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel.
Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal
Alors que le monde assiste à un déplacement des influences géopolitiques, selon les experts, le retrait des bases militaires françaises en Afrique représente non seulement un changement de stratégie militaire, mais aussi une évolution des relations entre la France et le continent africain.
