L’aviation civile africaine joue un rôle de plus en plus crucial dans l’intégration économique et la connectivité régionale du continent. En facilitant les déplacements et les échanges commerciaux, elle contribue significativement à la croissance économique et à la cohésion régionale en Afrique.
Dans le but d’impulser une industrie du transport aérien pour le moment sous-développée, avec une mauvaise connectivité, l’Union Africaine œuvre à l’implémentation du projet du marché unique africain du transport aérien. Le projet vise à faire de l’aviation civile un levier essentiel pour l’intégration économique et la connectivité régionale en Afrique. A cet effet, le continent s’efforce de renforcer sa contribution du trafic aérien mondial qui ne représente que 2% pour l’un des plus grands continents du monde.
“ Le transport aérien est le plus grand catalyseur du développement économique dans tous les pays du monde, y compris l’Afrique. La taille de l’Afrique est d’environ 30,4 millions de kilomètres carrés, alors que la contribution du transport aérien africain ne représente que 2% du trafic mondial pour l’un des plus grands continents du monde. Ce qui constitue un défi majeur.”
Gilbert Macharia Kibe, Ex-directeur général de l’Autorité de l’aviation civile – Kenya
La consolidation de la connectivité intra-africaine est l’une des priorités du secteur du transport aérien en Afrique en 2024 selon l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA). Ceci pour faire progresser la connectivité aérienne intra-africaine. En 2023, le trafic passagers assuré par les différents transporteurs du continent a atteint 85 millions, soit 89% de son niveau d’avant la crise sanitaire.
“ Le constat africain n’est pas unique. Le trafic aérien a repris son niveau post COVID, un peu partout dans le monde. Mais ce qui serait encore plus important pour l’Afrique, c’est qu’on ait une croissance beaucoup plus forte. Quand on regarde le pourcentage du trafic en Afrique, il est très faible par rapport au reste du monde. C’est donc l’occasion pour nous, d’aller beaucoup plus loin.”
Faude ADANHOUNSOUNOU, Ingénieur de l’aviation civile – Bénin
La Région Afrique-Océan Indien est la zone où le manque de personnel qualifié dans tous les domaines de l’aviation civile est le plus important. Selon les experts du domaine, le continent africain ne pourrait pas répondre aux besoins croissants de mobilité et d’intégration régionale sans le renforcement des capacités dans l’aviation civile et l’amélioration des compétences de sa main-d’œuvre.
“ Dans l’aviation civile, il y a trois pôles. Il y a le côté équipement, le côté procédures qui est un domaine extrêmement normé mais, il y a surtout le domaine ressources humaines. Si on a des machines et des procédures, pour utiliser ces machines, s’il n’y a pas d’homme qualifiés, on aura pas de service. Donc, les ressources humaines sont un gros pilier des métiers de l’aviation civile aussi bien locale, régionale qu’internationale.”
Juliette Eyoum, Commandant d’aérodrome à Douala – Cameroun
En Afrique, la région a enregistré un profit marginal de 0,1 milliard USD dans le transport aérien en 2023 selon le rapport de l’IATA. Toutefois, l’année 2024 présente des défis importants où le continent fait face à des coûts opérationnels élevés et à une faible propension à dépenser pour les voyages aériens, freiné par des infrastructures et une connectivité insuffisantes. Ces facteurs pourraient limiter l’expansion et les performances de l’industrie aérienne africaine.