Le Kenya s’active pour promouvoir le commerce intra-africain par le biais de la Zone de libre échange continentale africaine. Lors d’un forum du secteur privé africain sur la ZLECAf tenu le 29 mai 2023 à Nairobi, le président William Ruto a appelé ses pairs africains à œuvrer pour l’abandon du dollar américain en adoptant un système de paiement panafricain afin de faciliter le commerce sur le continent.
Alors que le dollar américain a atteint son niveau le plus élevé en 20 ans, les actions se multiplient en faveur de solutions africaines. Lors d’un dialogue du secteur privé africain sur la Zone de libre-échange continentale africaine tenu le 29 mai 2023 à Nairobi, le président kenyan William Ruto a lancé un appel aux États africains à œuvrer pour l’abandon du dollar américain en adoptant un système de paiement panafricain pour faciliter le commerce sur le continent.
Nous sommes tous soumis à un environnement dollar. Pourquoi apportons-nous des dollars au milieu de nos échanges? C’est la question que nous devrions nous poser. Dans cette démarche, nous bloquons tous nos commerçants. Il est impératif que nous recherchons de manière proactive une solution aux disparités des devises et aux obstacles qui en résultent pour le commerce intra-africain.
William RUTO, Président de la République
Tout en encourageant la ferme implication du secteur privé dans le renforcement du commerce intra-africain par le biais de la ZLECAf, le chef de l’État kényan a exhorté ses pairs à mobiliser les banques centrales et commerciales pour rejoindre le système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) lancé en janvier 2022 par la Banque africaine d’import-export. Un mécanisme qui devrait permettre les échanges en devises locales et aux pays africains d’économiser environ 5 milliards de dollars par an en coûts de transaction.
Le dollar est passé de moins de 1% aux États-Unis à environ 5,2%. Le commerce ne peut avoir lieu sans un système de paiement efficace et unifié. Je suggère que nous ayons un mécanisme où nous pouvons régler tous nos paiements, que ce soit entre nos pays ou vers l’extérieur, en utilisant nos devises locales.
William RUTO, Président de la République
Plus de 80% des paiements intra-africains passent par l’Europe ou les États-Unis, ce qui entraîne des coûts de transfert et de mise en conformité élevés. Il faut environ trois à cinq jours pour que le paiement parvienne à la banque du destinataire avec des frais à chaque étape. Alors que l’appréciation du dollar américain a entraîné un durcissement considérable des conditions financières pour de nombreux pays africains, l’abandon de cette devise et la souscription à un système de paiement panafricain soutiendra considérablement la mise en œuvre de la ZLECAf ainsi que le développement économique, selon le président kényan.