La part du commerce intra-africain reste faible, à peine 18 % du commerce total du continent. Pour améliorer sa compétitivité, l’Afrique doit impérativement renforcer son intégration économique régionale. La mise en place de mécanismes comme la ZLECAf, l’établissement d’un passeport africain et l’amélioration des infrastructures sont des leviers essentiels pour transformer le potentiel du continent, assure Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la présidence de la Commission de l’Union africaine.
Malgré son marché en expansion, le commerce intra-africain ne représente que 18 % du commerce total du continent, tandis que les échanges extérieurs dépassent les 80 %. Dans une interview exclusive accordée à Africa24, Mahamoud Ali Youssouf, ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la présidence de la Commission de l’Union Africaine, insiste sur la nécessité urgente de renforcer l’intégration économique pour améliorer la compétitivité de l’Afrique sur la scène mondiale.
Le commerce intra-africain ne représente pas plus de 17-18 %, alors que le commerce avec le reste du monde dépasse les 80 %. Il est crucial que ces chiffres changent pour que la ZLECAf devienne réellement efficace. Nous devons lever les nombreuses barrières tarifaires et non tarifaires qui freinent les échanges.
MAHAMOUD ALI YOUSSOUF, Ministre des Affaires étrangères – Djibouti
Selon Mahamoud Ali Youssouf, la levée des barrières douanières et la résolution des problèmes monétaires sont essentiels pour l’intégration économique. Des mécanismes comme la chambre de compensation, utilisant des devises locales, pourraient limiter les pertes dues aux devises étrangères. La ZLECAf, lancée en 2021, pourrait accroître les échanges intra-africains de 52,3 % d’ici 2025. Le renforcement de la libre circulation aiderait le continent à réaliser ses ambitions dans ce cadre.
Il est essentiel de lever les barrières non tarifaires, telles que la circulation des personnes et des biens, et de mettre en place un passeport africain afin de favoriser l’établissement d’un marché de commodités, ce qui nous permettra de fixer les prix de nos produits sur le continent. Le commerce constitue ainsi la base de l’intégration que nous recherchons, et la Zone de libre-échange continentale en est le fondement.
MAHAMOUD ALI YOUSSOUF, Ministre des Affaires étrangères – Djibouti
En 2024, l’économie africaine a connu une croissance de 3,7 %, avec une prévision de 4,3 % en 2025. L’intégration économique, via les zones de libre-échange et les infrastructures, est cruciale pour libérer le potentiel du continent. L’Union africaine doit coordonner les efforts, promouvoir les investissements et faciliter la circulation des Africains, suivant l’Agenda 2063 pour une Afrique prospère d’ici à cet horizon.