L’Afrique et l’Italie entrent dans une nouvelle ère de coopération dans le domaine de l’énergie. Le continent devrait développer son secteur énergétique, en se positionnant comme un exportateur privilégié des produits énergétiques vers l’Europe avec le “plan Mattei” dévoilé par le gouvernement italien lors du premier sommet Italie – Afrique, tenu les 28 et 29 janvier 2024, à Rome. À travers le “plan Mattei”, l’Italie veut redynamiser ses relations avec l’Afrique et cherche à servir de porte d’entrée vers les marchés européens pour les produits pétroliers et gaziers en provenance d’Afrique.
L’énergie est au cœur d’un nouveau partenariat entre l’Afrique et l’Italie. L’Afrique devrait développer son secteur énergétique, en se positionnant comme un exportateur de premier plan des produits énergétiques vers l’Europe avec le “plan Mattei” du gouvernement italien dévoilé lors du premier sommet Italie – Afrique, tenu les 28 et 29 janvier 2024, à Rome. Doté d’un investissement de 5,5 milliards d’euros, le “plan Mattei” vient notamment appuyer les initiatives africaines en cours axées sur l’exploitation du pétrole et du gaz, le développement des énergies propres et la diversification des sources d’énergie.
Les liens qui unissent l’Italie et l’Afrique sont historiques et leur visibilité, leur efficacité ne sont plus à démontrer. En effet, grâce aux investissements italiens en Afrique, les entreprises italiennes contribuent de manière significative à l’activité économique, à la création d’emplois et au développement des infrastructures à travers notre continent. L’Afrique place beaucoup d’espoir dans le cadre de la nouvelle présidence italienne du G7.
Azali Assoumani, Président de l’Union africaine
À travers une forte présence de sa compagnie pétrolière nationale, ENI, en Afrique, l’Italie veut sécuriser ses approvisionnements en produits énergétiques, notamment le pétrole et le gaz. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Afrique détient plus de 5 000 milliards de m3 de réserves de gaz naturel inexploitées. Des ressources qui pourraient fournir 90 milliards de m3 de gaz supplémentaires par an d’ici 2030 pour combler les besoins énergétiques, d’engrais et de l’industrie manufacturière. Le continent possède également environ 60% de toutes les zones appropriées au monde pour la production d’énergie solaire, selon des experts.
Nous voulons libérer l’énergie africaine pour garantir aux jeunes générations un droit qui leur a été refusé jusqu’à présent. Car ici, en Europe, nous parlons beaucoup du droit d’émigrer, mais nous parlons rarement de garantir le droit de ne pas être contraint d’émigrer.
Giorgia Meloni, Première ministre – Italie
Outre le développement des énergies, le plan du gouvernement italien prévoit des investissements massifs avec l’Afrique dans les domaines de la santé, de l’éducation, des infrastructures et de l’agro-industrie. Il vise également la réduction des flux migratoires de l’Afrique vers l’Europe à travers notamment la création d’opportunités d’emploi. Lors du sommet Italie – Afrique, les dirigeants africains ont appelé à des actions concrètes afin d’opérationnaliser ce projet.
L’Afrique est disposée à discuter les contours et les modalités de sa mise en œuvre. Je dois insister ici sur la nécessité de joindre les actes aux paroles. Vous comprendrez bien que l’on ne puisse se suffire des seules promesses souvent non tenues. La responsabilité est donc forcément collective. C’est l’unique voie pour que notre partenariat soit mutuellement intériorisé, mutuellement respectueux, mutuellement avantageux.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine
À travers le “plan Mattei”, l’Italie souhaite redynamiser ses relations avec l’Afrique et cherche à servir de porte d’entrée vers les marchés européens pour les produits pétroliers et gaziers en provenance d’Afrique. Les échanges commerciaux entre l’Afrique et l’Italie sont estimés en moyenne à environ 34 milliards d’euros par an. Avec des investissements directs étrangers atteignant 28 milliards d’euros, l’Italie est devenue, en 2018, le 6ème investisseur mondial en Afrique, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
