Dès le 1er septembre 2024, les citoyens ivoiriens sont tenus de détenir un visa pour entrer au Maroc. La décision prise de de concert par les autorités des deux pays a pour but de lutter contre les migrations clandestines notamment par la détection de faux passeports ivoiriens pour traverser la Méditerranée. L’initiative d’une durée de deux ans, vise également à renforcer la sécurité nationale et la crédibilité du passeport ivoirien.
Dans un effort global de lutte contre l’immigration irrégulière, les autorités ivoiriennes en collaboration avec les autorités marocaines, ont pris la décision de réintroduire l’obligation de visa d’entrée pour les citoyens ivoiriens se rendant au Maroc à partir du 1er septembre 2024. Cette décision vise à lutter contre l’afflux de migrants clandestins utilisant de faux passeports ivoiriens pour traverser la Méditerranée. L’initiative, d’une durée expérimentale de deux ans, vise également le renforcement de la sécurité nationale et la préservation de l’intégrité du passeport ivoirien.
Face à la découverte de réseaux parfaitement organisés, disposant de spécimens de faux passeports et des cachets contrefaits, le gouvernement ivoirien se devait de prendre des mesures, certes douloureuses pour certains de nos compatriotes, mais présentant l’avantage d’assécher les sources d’approvisionnement des réseaux de faussaires, en renforçant ipso-facto, la crédibilité du passeport ivoirien et la sécurité nationale.
LEON ADOM, Ministre des Affaires étrangères
Avec ses 5 200 kilomètres de côtes en Afrique, la mer Méditerranée, route d’accès vers l’Europe constitue depuis 2023, la première porte d’entrée de migration irrégulière. Pour endiguer le phénomène, les gouvernements africains concernés ont déployé de nouvelles stratégies. C’est le cas de la Côte d’Ivoire qui a mené, dans ce sens, une opération de vérification des identités des migrants. Selon le ministère ivoirien des Affaires étrangères, sur les 14 800 migrants qui avaient débarqué à Lampedusa en 2023, 170 se présentaient comme des citoyens ivoiriens. Cependant, seuls 46 ont été officiellement identifiés comme ressortissants de la Côte d’Ivoire. La réinstauration du visa d’entrée au Maroc pour les Ivoiriens détenteurs de passeports ordinaires devraient permettre de mieux encadrer les voyages.
Cette décision gouvernementale participera à la résolution d’une potentielle crise migratoire qui pourrait émerger après la célébration de la CAN au Maroc, dans laquelle les migrants ivoiriens pourraient être en tête de liste. Aussi, il perçoit dans cette décision une possibilité. Les pouvoirs faible profilage. Si tous les passeports sont fournis par les migrants qui vont se diriger vers ces pays dits de transit.
Franck Donald KEHI, Sociologue des migrations et des relations interculturelles
Il est à noter que cette réintroduction du visa ne concerne pas les détenteurs de passeports diplomatiques ou de service, ni les titulaires de visas Schengen, des Émirats Arabes Unis, des États-Unis ou du Canada.
