Selon les données de la Banque mondiale, les exportations de biens et services du continent africain restent faibles, représentant à peine 3% du commerce mondial en 2022. En observant la structure des exportations des Etats africains, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement constate qu’en 2022 les produits de base ont représenté plus de 60% des exportations totales de marchandises dans 45 pays africains sur 54. Pour impulser l’industrialisation et accroître la part du secteur secondaire dans les économies, de nombreux pays du continent ont mis en place des zones industrielles en fournissant, sur des sites précis, des infrastructures appropriées à la production et des facilités à l’investissement.
Le concept de zones économiques spéciales (ZES) fait florès sur le continent africain. D’après la Cnuced, la Conférence des Nations unies sur le commerce et sur le développement, le nombre de ZES en Afrique a atteint 237 en 2020, contre environ 20 en 1990. En Côte d’Ivoire par exemple, le gouvernement a initié une dizaine de projets de zones industrielles dont celle d’Akoupé-Zeudji à Abidjan, avec une dotation de 1000 hectares. Les pouvoirs publics veulent lever tous les obstacles enregistrés sur ces plateformes afin de leur permettre de fournir leur plein potentiel.
Les mesures les plus récentes prises par le gouvernement concernent la mise en place d’un cadre stratégique de développement des zones industrielles qui a été adopté en février 2022 par le gouvernement.Ce cadre constitue des éléments d’orientation pour résoudre les problèmes qui concernent les zones industrielles. Il s’agit principalement de la sécurisation du foncier industriel, du financement des zones industrielles .
Mathurin Bombo, Conseiller technique au ministère du Commerce et de l’Industrie – Côte d’Ivoire
Au Gabon, à Nkok, dans le département du Komo-Mondah, le gouvernement a mis en place avec le partenariat d’entreprises privées comme Arise IIP, une zone économique spéciale qui a permis au pays d’Afrique centrale de réduire ses importations de bois en grumes. Entre 2014 et 2022, grâce à Nkok, selon les données officielles, le chiffre d’affaires de l’exploitation forestière est passé de 28 milliards de francs CFA à 93 milliards de francs CFA, soit une croissance de 231 %.
Arise IIP est une entreprise qui se concentre sur le secteur de la transformation en Afrique. Nous étudions chaque pays pour savoir les matières premières importées qui peuvent constituer une valeur ajoutée dans le pays ou les importations de produits qui peuvent pourtant être fournis localement. Aujourd’hui nous sommes dans dix pays: Gabon, Bénin, Togo, Tchad, Rwanda, Nigeria, Côte d’Ivoire, République du Congo, République Démocratique du Congo.
Gagan Gupta, Président-directeur général d’Arise IIP – Inde
Grâce aux investissements d’Arise IIP, le Gabon est passé du statut d’exportateurs de bois en grumes à celui de deuxième plus grand exportateur de contreplaqués dans l’hémisphère Nord. L’entreprise Arise IIP, qui a ouvert un magasin de meubles à Miami aux Etats-Unis, affirme vendre le mètre cube de contreplaqué entre 10 000 et 12 000 dollars, contre 150 dollars au moment où le Gabon exportait le bois en grumes. Les zones industrielles permettent de transformer diverses ressources, à l’instar des produits agricoles ou ceux de l’élevage. De nombreux pays, y compris l’Ethiopie, ont adopté ce modèle de ZES pour le développement économique.
L’Éthiopie est prête pour les investissements et il y a de nombreuses raisons pour lesquelles l’Éthiopie est l’une des meilleures destinations en Afrique pour attirer les investissements dans différents secteurs. L’un de ces éléments clés est le développement de parcs industriels, conçus pour être durables, entièrement équipés d’infrastructures modernes et de certaines installations de production. Ces sites aident les investisseurs à démarrer la production le plus rapidement possible car ils offrent des installations prêtes à l’emploi.
Arkebe Oqubay, Président d’Industrial Parks Development Corporation (IPDC) – Ethiopie
Les Etats promeuvent les ZES, piliers de l’industrialisation et du développement des villes, en mettant en place des avantages fiscaux, des infrastructures pour faciliter la production et un accès au foncier industriel pour les entreprises qui souhaitent s’y implanter.
