Au Libéria, le président Joseph Boakai a ordonné jeudi 2 mai 2024 par décret, la création d’un tribunal pour crimes de guerre. Ce décret présidentiel a établi le bureau du tribunal des crimes de guerre et des crimes économiques. Celui-ci devrait créer le futur tribunal en conformité avec les modèles internationaux qui ont été utilisés pour des procès similaires concernant des crimes de guerre.
Création d’un tribunal pour crimes de guerre au Liberia. Cette structure indépendante qui a été signée par décret jeudi 2 mai 2024, par le président libérien Joseph Boakai, sera chargée de juger les crimes de guerre et s’occupera également des crimes économiques. Une manière pour les autorités du pays de rendre justice aux victimes des graves abus commis pendant les deux guerres civiles qui ont ravagé ce pays d’Afrique de l’Ouest entre 1989 et 2003.
“Je pense bien que c’est bien pour la justice et la paix, la réconciliation au Libéria, parce que être victime, et puis voir que les présumés coupables de crime de guerre de crime contre l’humanité siègent au sommet de l’État est inconcevable pour ceux qui ont été meurtri par cette guerre là. Et je pense aussi qu’il est inadmissible que l’appel à financement de ce tribunal vienne plutôt des États-Unis principalement. Je pense donc que c’est l’Afrique qui doit être d’abord le premier à financer un tel évènement.”
Sadio Morel-KANTÉ, Journaliste – Congo
La création de ce tribunal pour crimes de guerre représente une avancée majeure dans la quête de justice et de paix au Liberia selon les militants et les groupes de la société civile. Cependant, une frange de la population estime que la création de ce tribunal spécial risquerait de remettre en cause une loi d’amnistie existante qui a contribué à mettre fin aux combats.
“Il faut que le Liber tienne ce procès pour panser les plaies et que les gens puissent faire leur deuil et passer à autre chose, à la véritable et réconciliation. Je pense qu’il est inadmissible que des décennies après, que justice ne soit pas faite pour les victimes et les ayants droits des victimes.”
Sadio Morel-KANTÉ, Journaliste – Congo
Environ 250.000 personnes ont perdu la vie lors des deux guerres civiles qui ont déchiré le Libéria. Toutefois, ce pays n’a encore tenu aucun procès sur cette période marquée par une litanie d’exactions dont des massacres de civils, actes de cannibalisme, tortures, viols, mutilations, enrôlement d’enfants soldats.