À Tripoli, les trois principales autorités de l’Ouest libyen ont annoncé le 20 novembre 2025 la création d’un Conseil suprême des présidences, présenté comme une future autorité souveraine chargée d’unifier les décisions nationales. Ce nouvel organe vise à coordonner les positions officielles face aux profondes divisions institutionnelles du pays et aux défis économiques et sécuritaires. Toutefois, son succès dépendra de sa capacité à rallier l’ensemble des acteurs libyens, en particulier la Chambre des représentants de l’Est, encore réticente.
Le paysage politique libyen pourrait connaître un tournant important. À Tripoli, le 20 novembre 2025, une réunion réunissant le Conseil présidentiel (LPC), le Gouvernement d’unité nationale (GNU) et le Haut Conseil d’État s’est conclue par l’annonce de la création du « Conseil suprême des présidences », un nouvel organe destiné à coordonner les positions officielles sur les dossiers stratégiques, qu’ils soient politiques, sécuritaires ou économiques.
Les conflits libyens durent en partie parce qu’il y a un schisme au niveau de la tête de l’État, donc au niveau des dirigeants, et la réunification du centre de décision du côté des autorités de l’Ouest constitue un grand pas qui aura l’avantage de minorité une partie des autorités de l’Est qui n’ont pas encore eu le choix du mouvement, mais ça ne sera pas le seul levier pour résoudre le problème libyen.
Kerwin MAYIZO , Analyste politique
Selon le communiqué publié à l’issue de la rencontre, cette initiative vise à renforcer l’harmonie entre les institutions de l’Ouest et à offrir un cadre national commun pour la prise de décision. Cette démarche intervient alors que la Libye continue d’être divisée : un gouvernement parallèle, dirigé depuis Benghazi par Oussama Hammad et désigné par la Chambre des représentants en 2022, contrôle toujours l’est du pays.
Il faudra tenir en compte les acteurs extérieurs, taper dans l’ombre de chaque groupuscule qui les manipulent par rapport à l’énorme manne financière que produit les richesses pétrolières de la Libye.
Kerwin MAYIZO , Analyste politique
Pour les autorités de Tripoli, le lancement de ce mécanisme représente une réponse urgente aux défis persistants: instabilité sécuritaire, institutions bloquées, crise économique et constitue une tentative de restaurer une gouvernance plus cohérente. Reste toutefois à savoir si l’Est acceptera cette nouvelle structure, d’autant que la Chambre des représentants n’a, pour l’heure, pas réagi à l’ annonce.



