L’Afrique cherche à accélérer la création des institutions financières de l’Union africaine en vue de renforcer l’intégration et le développement socio-économique. Selon les experts, l’entrée en vigueur des trois institutions financières de l’Union africaine, à savoir : la Banque centrale africaine, la Banque africaine d’investissement et le Fonds monétaire africain, va jouer un rôle majeur dans la mobilisation des ressources pour financer la croissance du continent.
La création d’une Union monétaire africaine est essentielle pour le développement socio-économique de l’Afrique, selon les experts financiers du continent. L’Afrique devrait accélérer l’établissement des institutions financières de l’Union africaine alors qu’elle cherche à renforcer son intégration et à assurer sa souveraineté économique. L’opérationnalisation des trois institutions financières de l’Union africaine va notamment jouer un rôle clé dans la gestion du secteur financier et la mobilisation des ressources pour financer la croissance du continent.
“Pour naviguer dans cet environnement turbulent caractérisé par le manque de prévisibilité en termes de financement du programme de développement de l’Afrique, il existe un consensus croissant selon lequel l’opérationnalisation des institutions financières de l’Union africaine jouera un rôle central dans l’exploitation des ressources nationales pour accélérer le développement de l’Afrique. La création des institutions financières de l’Union africaine va accélérer la mise en œuvre du Traité instituant la Communauté économique africaine (AEC), promouvant le développement socio-économique et relevant les défis de la mondialisation.”
Djamel GHRIB, Directeur du développement économique à l’UA
L’article 19 de l’acte constitutif de l’Union africaine prévoit la création de trois institutions financières de l’Union africaine, à savoir : la Banque centrale africaine, la Banque africaine d’investissement et le Fonds monétaire africain. Cependant, aucune de ces institutions n’a atteint le nombre de ratifications requis pour entrer en vigueur. Le manque de financement pour la création des institutions financières de l’Union africaine a porté préjudice à l’opérationnalisation des Instituts monétaires africains, qui constitue la première étape vers la création de la Banque centrale africaine.
“La création d’institutions financières efficaces, partenaires de l’Union africaine, peut jouer un rôle important pour libérer la capacité du continent à créer des emplois et à devenir un acteur important dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les institutions financières de l’Union africaine devraient mobiliser des ressources principalement auprès des marchés de capitaux africains pour financer des projets d’investissement dans les pays africains et limiter la dépendance à l’égard des sources de financement extérieures.”
Rekha Chifuwe Mhango, Vice-gouverneure de la Banque centrale – Zambie
L’urgence d’accélérer la création des institutions financières de l’Union africaine a été rendue nécessaire par le bouleversement du paysage économique mondial dû au Covid-19, au changement climatique, à l’instabilité politique et à l’insécurité. Malgré les défis économiques et politiques qui entravent la volonté des gouvernements et la capacité des États membres à signer et ratifier les instruments juridiques établissant les institutions financières de l’Union africaine, l’organe panafricain note quelques progrès. Il s’agit notamment de l’adoption, en 2022, des critères de convergence macroéconomique du Programme de coopération monétaire africaine et du lancement du Projet de liaison des échanges africains (AELP).
“Ces institutions sont également chargées de fournir une assistance en cas de crise financière ou économique dans la région. Leur création effective favorisera, entre autres, d’autres bénéfices qui ont trait à la convergence des politiques monétaires qui est un facteur important de stabilisation macro-économique.”
Abbas Mahamat Tolli, Ex-gouverneur de la BEAC – Tchad
Les institutions financières de l’Union africaine devraient accompagner la Banque africaine d’import-export et la Banque africaine de développement dans le financement du développement économique à travers le continent, y compris la promotion du commerce à moindre coût et fournir aux États membres une assistance financière en cas de crise.
