Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a des conséquences jusqu’au continent africain. Les deux Etats d’Europe de l’Est, grands producteurs de céréales telles que le blé dont dépend beaucoup l’Afrique, ont, du fait des hostilités qui durent depuis des mois, créé une pénurie. Pour tenter de trouver des solutions, le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, souhaite la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains.
Plusieurs pays africains importent du blé de Russie et d’Ukraine pour nourrir leur population. L’Ukraine en guerre s’est vue contrainte de cesser ses exportations de blé, face à une Russie qui conditionne les siennes. Conséquences, les prix des céréales s’envolent, mettant à mal une économie africaine fortement dépendante du blé en provenance d’Europe de l’Est.
Je suis venu vous demander de prendre conscience que nos pays même s’ils sont éloignés du théâtre sont des victimes de cette crise au plan économique.
Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine
Depuis le début des opérations militaires russes en Ukraine, la tonne de blé s’échange à près de 300 dollars sur les marchés mondiaux. C’est du jamais-vu depuis 2011, année des soubresauts politiques dans les pays arabes. En Afrique, de nombreux pays importent chaque année des tonnes de blé d’Europe. Du blé tendre, utilisé essentiellement pour fabriquer du pain, et du blé dur, base de la composition des pâtes alimentaires notamment.
Mais les sanctions aussi contre la Russie ont entraîné plus de gravité puisque nous n’avons plus accès aux céréales venant de Russie, au blé en particulier mais surtout aux engrais, à l’urée en particulier pendant que notre agriculture est déjà déficitaire. Et ça, ça crée vraiment de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire du continent.
Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine
Plus de 4,5 millions de tonnes de blé ont été importées au Maroc en 2021. 36% d’entre elles venaient de Russie. La crise a imposé aux autorités un ravitaillement en céréales auprès d’autres pays. Selon le gouvernement marocain, les céréales pourraient être « facilement importé(e)s de l’Union européenne ou de n’importe quelle autre région.
Il faut que nous travaillions ensemble sur les deux registres pour que tous ceux qui concernent déjà le volet alimentaire, céréales, engrais, soient vraiment hors de sanction, mais il faut aussi en même temps si nous voulons nous aider monsieur le président, que ces sanctions soient levée.
Macky Sall, Président en exercice de l’Union africaine
En attendant un retour à la normale, des initiatives se multiplient sur le continent. Au Cameroun par exemple, des alternatives au blé sont de plus en plus visibles. Sur les étals et boulangeries, des pains, des biscuits et autres pâtisseries sont désormais fabriqués à base de farine de manioc et de patate cultivées sur place et accessibles. Au Maghreb, des associations de consommateurs, dont la Fédération marocaines des associations de consommateurs et la Fédération marocaine des droits des consommateurs, ont organisé des mouvements pour demander au gouvernement de prendre ses responsabilités face à la hausse des prix.