Le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et Togo ont initié des partenariats militaires à travers un exercice national d’envergure baptisé Tarhanakal, qui signifie « Amour de la Patrie » en Tamachek. Cet exercice débuté le 20 mai 2024 dans la région de Tilia au Niger, au Centre de formation des forces spéciales prendra fin le 3 juin 2024. L’objectif est de renforcer l’interopérabilité et la coopération entre les forces des pays participants a annoncé dimanche 26 mai 2024 le ministère nigérien de la Défense.
Une première dans la région du Sahel : les armées du Niger, du Mali, du Burkina, qui forment l’Alliance des États du Sahel, ainsi que celles du Tchad et du Togo réalisent depuis le 20 mai 2024 des exercices militaires conjoints dans l’ouest du Niger, près de la frontière malienne. Ces cinq pays confrontés à des violences terroristes comptent ainsi renforcer les capacités opérationnelles et la résilience de leurs forces armées face à toutes menaces potentielles.
“ L’opération marque un tournant dans la géopolitique sécuritaire africaine de manière générale et sahélienne particulièrement. À travers cette opération, on note une mutualisation des forces par les cinq États membres. Aussi, on observe une sorte de prise en main de la défense collective. Il faut aussi le préciser, cette opération des états africains, est menée essentiellement par ses états, sans appui d’une puissance extérieure.”
Dr Salifou BOUBÉ, Analyste politique – Niger
La situation sécuritaire du Niger, du Mali et du Burkina Faso reste alarmante. Selon le rapport 2023 de l’Institut pour l’économie et la paix, 310 attaques ont occasionné 1 135 victimes au Burkina Faso Au Mali, le rapport attribue 944 victimes aux attaques armées. Selon le rapport, les attaques dans ces deux pays ont augmenté de 48% en 2022. L’Alliance des États du Sahel, formée le 16 septembre 2023 par le Niger, le Mali et le Burkina Faso, vise à mutualiser les efforts pour lutter contre ces menaces sécuritaires croissantes dans le Sahel. Le Tchad et le Togo, bien qu’extérieurs à cette alliance initiale, partagent les mêmes préoccupations sécuritaires.
“ À travers cette opération, les États du Sahel s’éloignent davantage de la CEDEAO, car, au moment où cette dernière réfléchit sur la mise en place d’une force anti terroristes, il faut noter que les forces armées des États du Sahel s’exercent déjà.”
Dr Salifou BOUBÉ, Analyste politique – Niger
Les exercices militaires conjoints entre les armées du Niger, du Mali, du Burkina, ainsi que celles du Tchad et du Togo montrent un engagement solidaire pour une réponse coordonnée face à défis sécuritaires communs. Selon le rapport 2023 de l’Institut pour l’économie et la paix, le nombre d’opérations terroristes dans la région du Sahel a augmenté de plus de 2 000 % au cours des 15 dernières années.