Face à la pression populaire, le président malgache a annoncé lundi 29 septembre 2025, la dissolution du gouvernement dirigé par Christian Ntsay. Après cinq jours de manifestations menées par les jeunes du mouvement Gen Z, le chef de l’État a affirmé être attentif aux revendications exprimées. Il a également présenté ses excuses au peuple malgache pour les insuffisances de son gouvernement.
Suite aux violentes manifestations qui secouent Madagascar depuis le 25 septembre, le président Andry Rajoelina a dissous son gouvernement le lundi 29 septembre 2025. Christian Ntsay, Premier ministre depuis 2018, quitte également ses fonctions. Les ministres sortants assureront la gestion des affaires courantes jusqu’à la mise en place d’un nouvel exécutif.
Suivant l’article 54 de la Constitution, j’ai décidé de mettre fin aux fonctions du premier ministre et du gouvernement. On n’a pas su répondre à vos attentes et parfois même on n’a pas entendu vos cris de détresse. En attendant la formation du nouveau gouvernement, ceux qui sont en place assureront l’intérim. Durant les trois prochains jours, nous allons recevoir les propositions de noms de premier ministre.
Andry Rajoelina, Président de la République
Selon l’ONU, au moins 22 personnes ont été tuées à Madagascar depuis le début des manifestations jeudi . Les protestataires, mobilisés via les réseaux sociaux par le mouvement « Gen Z », sont à nouveau descendus dans les rues le lundi 29 septembre. Initialement motivés par un mécontentement face aux coupures d’eau et d’électricité, ils exigent désormais le départ du président. Le slogan « On veut vivre, pas survivre » est devenu emblématique de ce mouvement.
La situation à Madagascar est d’une certaine gravité. Il vient mettre en exergue les manquements qu’il y a pu avoir, que ce soit par le gouvernement, également par le premier responsable, qui est le chef de l’État, pour la personne d’Andry Rajoelina. Les réponses qui ont été apportées ne semblent pas trouver une résonance auprès de cette jeunesse qui estime que, naturellement, celui qui doit endosser la plus grande responsabilité reste le chef de l’État. Et je pense, lorsqu’il dit qu’il s’excuse pour le travail entrepris par le gouvernement, il fuit devant ses responsabilités. Il faut savoir que, sur le plan historique, Madagascar a toujours vécu des alternances par les insurrections populaires, si on pourrait l’appeler ainsi, et qu’on entre dans une nouvelle phase, et dans un cycle qui est de fortes turbulences, et on ne sait pas jusqu’où ça va nous mener.
Gregory SILENY, Analyste politique
Face à l’ampleur du mouvement, le président Andry Rajoelina avait déjà tenté d’apaiser les tensions vendredi en limogeant son ministre de l’Énergie. À son retour de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, il s’est ensuite rendu personnellement dimanche dans un quartier populaire d’Antananarivo, promettant aux habitants de « tout corriger pour être encore plus proche » des Malgaches. Il a également présenté ses excuses au peuple malgache pour les insuffisances de son gouvernement.



