Après avoir évalué le potentiel du secteur pétrolier malgache, le cabinet de conseil norvégien Rystad Energy, une société indépendante de recherche énergétique norvégienne, indique que les ressources pétrolières de l’île ne peuvent pas permettre au pays d’être autonome dans un contexte de crise énergétique et de changement climatique. Actuellement, le potentiel pétrolier de Madagascar est très peu exploité.
Il y a de nombreux espoirs fondés sur l’exploitation des ressources pétrolières locales malgache. L’Office national des mines et des industries stratégiques de Madagascar rapporte que les réserves de pétrole de la grande île sont estimées à près de 11 milliards de barils. Au même moment, une étude de Rystad Energy révèle que le potentiel de l’île est surestimé pour les besoins locaux. Ainsi, le pays ne peut pas compter sur ses ressources pétrolières locales, et continuer à dépendre des importations pétrolières comme c’est le cas aujourd’hui est insoutenable sur le long terme.
“ Il est bon de savoir que toute exploitation pétrolière n’est pas forcément financièrement rentable à terme, même si elle est socialement rentable et importante pour les populations locales. Le calcul opérationnel énergétique se résume à une règle de base qui est qu’on se développe principalement avec les ressources qu’on a à proximité immédiate et à coût abordable. Si le problème de la proximité n’est pas un problème parce que nous avons un gisement sur nos territoires, en ce moment, le deuxième facteur qui est le coût marginal devient primordial.”
Serge-Parfait DIOMAN, Expert international en industries pétrolières et énergies, Côte d’Ivoire
D’après les calculs effectués par l’étude, la rentabilité économique de l’exploitation des ressources pétrolières de Madagascar n’est pas du tout assurée. De ce fait, les investissements seront des investissements à perte dans ce secteur. Un avis que certains spécialistes du domaine ne partagent pas.
“ Les hydrocarbures tirés d’une exploitation pétrolière ne servent pas qu’à faire du carburant et des combustibles uniquement. Alors si Madagascar veut rentabiliser son coût marginal, il faudrait que ce pays voit ce qu’il peut faire d’autres à partir des hydrocarbures. Donc, en ce moment, le calcul opérationnel qui est fait peut être repris pour voir les autres produits dérivés qui peuvent être tirés de cette production pétrolière venant de Madagascar. En ce moment on pourrait évaluer cette rentabilité du coût marginal.”
Même si Madagascar veut cadrer le développement extractif dans une vraie politique de durabilité économique, sociale et environnementale pour en faire un vrai levier de développement inclusif, aucune exploitation pétrolière n’a encore démarré dans ce pays.