Le nord du Mali fait face à d’énormes défis sécuritaires depuis fin août 2023 d’une reprise des hostilités. Cette région subit des hostilités de la part de la Coordination des mouvements de l’Azawad CMA et une intensification des attaques jihadistes contre l’armée malienne. Interviewé par Africa24, le Conseil national de transition se dit attaché à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ainsi qu’à l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014.
Le Mali continue de subir les assauts djihadistes, au moment où les hostilités ont repris entre les groupes armés du Nord et l’Armée malienne. Une situation qui pourrait exacerber l’insécurité dans le pays. Ceci, dans un contexte où le Mouvement pour le salut de l’Azawad, qui était en première ligne face aux offensives des jihadistes, a annoncé le 24 septembre 2023, son retrait du Cadre stratégique permanent regroupant l’essentiel des groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger de 2015. Sur Africa24, Haidara Aichata CISSÉ, Membre du Conseil national de transition et Présidente du réseau des femmes parlementaires du Mali, dit l’attachement du gouvernement de transition à cet accord de paix.
“ Après toute cette guerre là, on finira toujours par négocier. Revenons à des accords applicables pour tout le monde. Dans un premier temps, négocier déjà pour le cessez le feu. Je salue la décision de ces deux groupes, le MSA est la plateforme, qui il y a 3 jours, a fait la même déclaration, qu’ils ne sont pas d’accord que les Maliens tuent des Maliens.”
Haidara Aichata CISSÉ, Membre du Conseil national de transition, Mali
La situation humanitaire et sécuritaire dans beaucoup de régions dans le Nord et l’Est du Mali, demeure plus que jamais fragile. Cependant, le gouvernement de transition est prêt à tout pour asseoir l’intégrité du territoire en reprenant certaines zones. Les djihadistes ont imposé depuis le 8 août 2023 un blocus de la « perle du désert », dans cette localité de Tombouctou au Nord du pays.
“ Tombouctou est une ville sacrée. C’est très difficile parce que cette guerre est asymétrique. Donc l’armée monte en puissance, l’État fait de son mieux. Il faut absolument que tout le peuple malien se dise qu’aujourd’hui le Mali est en guerre. Il s’agit pour le peuple de se dire que tant qu’on est pas ensemble nous tous, main dans la main avec les autorités, on risque de perdre notre pays.”
Haidara Aichata CISSÉ, Membre du Conseil national de transition, Mali
Selon les analystes, le risque d’affrontements entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et les forces armées maliennes est réel. Les deux protagonistes s’accusent mutuellement d’avoir ouvert les hostilités. Alors, il est urgent pour toutes les parties de renouer le dialogue et d’ouvrir les négociations pour ramener la paix au Mali, en vue de la tenue de l’élection présidentielle initialement prévue en février 2024 mais différée pour des “raisons techniques”.