En Mauritanie, malgré l’importance de la pêche artisanale, générant 80 % de la valeur ajoutée, le secteur pâtit d’une forte dépendance aux énergies fossiles. Ces coûts énergétiques, pouvant atteindre 40 % des dépenses, fragilisent la rentabilité des acteurs et leur compétitivité à l’international.
Secteur clé de l’économie mauritanienne, la pêche génère 66 000 emplois directs et assure les moyens de subsistance de plus de 300 000 personnes. Elle représente 20 % des exportations et la pêche artisanale génère 80 % de sa valeur ajoutée selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA). Cependant, le secteur souffre d’une forte dépendance aux énergies fossiles. Les coûts énergétiques, atteignant 40 % des dépenses, réduisent la rentabilité et la compétitivité des pêcheurs et transformateurs sur le marché mondial.
“ L’intégration de l’énergie renouvelable va améliorer de manière substantielle la rentabilité et la compétitivité de ce secteur d’activité en Mauritanie. Déjà, les entrepôts frigorifiques peuvent être alimentés à l’énergie solaire. Les pirogues des pêcheurs aussi peuvent bénéficier de cette nouvelle technologie qui est l’édification avec des batteries. Donc vous voyez avec ces exemples, on peut aujourd’hui rendre l’intégralité de l’activité de la pêche artisanale, plus durable et baisser ainsi la part de l’énergie fossile.”
Boubacar BA, Journaliste – Sénégal
L’énergie est le principal défi de la filière de la pêche mauritanienne d’après l’IRENA. Les moteurs des pirogues artisanales sont très énergivores et le manque de froid entraîne des pertes post-capture.
“ Il est clair que si des efforts ne sont pas fait dans ce domaine, et que si la Mauritanie continue à dépendre autant du secteur de l’énergie fossile, il suffit qu’il y ait une crise, l’augmentation du prix du baril ou autre pour que automatiquement le secteur soit directement impacté. J’apporte quand même un bémol. On sait qu’aujourd’hui le Sénégal et la Mauritanie exploite un champ pétrolifère qui peut quelque part mettre à l’abri ce secteur d’activité, mais surtout il risque de détourner la tension des acteurs de l’énergie renouvelable en se disant, nous avons du pétrole, il ne coûte pas cher donc on y va.”
Boubacar BA, Journaliste – Sénégal
Face à cette crise, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables propose des solutions d’énergies renouvelables pour la pêche artisanale : panneaux solaires pour usines, chambres froides solaires et moteurs électriques pour pirogues. Ces technologies, dont la rentabilité peut atteindre 24 %, pourraient radicalement modifier le modèle énergétique du secteur.
