El insafe remporte l’essentiel des sièges du parlement mauritanien avec 107 sur 176 sièges. Le parti, qui avait déjà gagné 80 sièges lors du premier tour, a réussi à prendre 27 autres sièges au second tour alors qu’il ne restait que 36 sièges à pourvoir à l’intérieur du pays. L’opposition dénonce cette victoire écrasante du parti au pouvoir dans un contexte de préparation de la Présidentielle prévue en 2024.
Le parti au pouvoir en Mauritanie, El insafe, s’en sort avec une majorité aux législatives 2023. Le parti rafle au total 107 sièges sur les 176 que compte le parlement mauritanien selon les résultats de la Commission électorale nationale indépendante au terme du second tour tenu le 27 mai 2023. Lors du premier tour des élections, le parti avait gagné 80 sièges avant de prendre 27 autres au deuxième tour. 107 sièges au total auxquels il faut ajouter les 42 sièges qu’ont remportés les partis de la majorité présidentielle. Le parti Al Insaf était le seul à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions à ces élections où 25 partis se sont présentés.
“ Le parti Al Insaf qui est le parti présidentiel s’est retrouvé avec 107 députés, c’est une majorité largement confortable pour ce parti politique, une première. Jamais depuis 1992, dans l’histoire politique du pays un parti politique n’a eu autant de siège à l’assemblée nationale. ”
Yedaly Matel, Journaliste – Mauritanie
Pour l’opposition qui conteste ces résultats et dénonce la victoire écrasante du parti au pouvoir, les élections ont été entachées de fraudes, pour donner au président encore plus de marge de manœuvre dans la gestion de ce pays d’Afrique du Nord à un an de la tenue de la présidentielle. Avant la tenue du deuxième tour, plus de 10 partis de la majorité présidentielle avaient également dénoncé « les lacunes et les mauvaises performances de la Commission électorale indépendante » et avaient appelé à un nouveau vote à l’échelle nationale lors d’une conférence de presse tenue le 25 mai 2023.
“ Il y a incontestablement certaines irrégularités qui ont émaillé ces élections mais elles ne justifient pas tout. L’opposition parle de l’influence des ministres, directeurs et autres hauts cadres du pays, l’achat des consciences etc., mais ce n’est pas suffisant. La vérité est que l’opposition traditionnelle n’a même pas eu un siège. C’est à mon avis, une sanction des électeurs qui ont vu qu’il avaient été abandonnés par cette opposition au lendemain de la prise du pouvoir par l’actuel président; en plus de cela il y a aussi la recherche du nouveau, c’est à dire que les vieux visages de l’opposition traditionnelle ne séduisent plus. ”
Yedaly Matel, Journaliste – Mauritanie
Ces élections, qui visaient à élire 176 députés, 13 conseils régionaux et 238 conseils municipaux; donnent au parti au pouvoir un confort dans la course à la présidentielle prévue en 2024. Toutefois, les résultats seront soumis aux hautes instances judiciaires pour validation après examen des éventuels recours.
