L’Union africaine exhorte les États membres à ratifier le protocole africain sur la libre circulation des personnes. Signé en 2018, le protocole a été envisagé pour aider à la mise en œuvre réussie de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine, la ZLECAf. Cependant, à ce jour, très peu de pays l’ont signé et ratifié et les experts s’inquiètent de la mise en œuvre effective de la ZLECAf si les citoyens des différents Etats ne peuvent pas circuler librement sur le continent.
En 2018 à Kigali, le protocole de l’Union africaine sur la libre circulation des personnes a été signé par 33 pays africains. Néanmoins, le protocole considéré comme le jumeau de l’accord sur la Zone de libre échange continentale africaine, la ZLECAF, n’a pas aussi bien avancé car à ce jour, seulement quatre pays l’ont ratifié. Pour son entrée en vigueur, il en faut au moins quinze.
Je félicite le Rwanda et le président Paul Kagame pour son leadership, car le Rwanda fait partie des quatre pays qui ont ratifié le protocole. Les autres sont le Niger, le Mali et Sao Tomé-et-Principe.
Monique NSANZABAGANWA, Vice-présidente de la Commission de l’UA
Bien que les difficultés actuelles continuent d’avoir un impact négatif sur la zone de libre-échange continentale africaine, les responsables affirment que son organisation est inébranlable dans sa volonté d’inciter les pays à accroître le commerce intra-africain.
L’un des points essentiels dont nous discutons est la domestication et la ratification du protocole de libre circulation de l’Union africaine, et le rapport indique clairement pourquoi le rythme est lent. Et nous nous demandons pourquoi, par rapport à la circulation des biens et des services. C’est très inquiétant, car en tant qu’Africains, nous voulons que les biens et les services circulent, mais nous ne voulons pas que les personnes qui transportent les biens le fassent, ce qui est très ironique. Mais je sais aussi que les pays ont des défis particuliers ; certains d’entre nous ont des craintes et c’est ce qui nous pousse à venir ici pour en parler.
Agnes IGOYE, Experte en migration régionale à l’IGAD
Mais que faut-il faire pour avancer et faire ratifier le protocole sur la libre circulation des personnes en Afrique ? D’ailleurs, qu’est-ce qui empêche concrètement les pays à se décider?
Il est question aujourd’hui de faire un plaidoyer au niveau même des acteurs clés dans chaque État membre pour pouvoir avancer avec la ratification. Et mieux, c’est qu’il faut responsabiliser les CR dans la mise en œuvre du protocole et avoir des contacts réguliers avec les CR; il faut que les CR s’entendent pour pouvoir exécuter la mise en œuvre de ce protocole, la ratification par le biais des principes de subsidiarité, pour aller directement dans les états membres pour faire des plaidoyers et faire avancer la ratification du protocole.
Ismaila DANGOU, Chargé de programme Migration à la CEDEAO
La raison d’être du protocole est clairement exposée : la libre circulation des personnes – ainsi que des biens et des services – pourra favoriser l’intégration et apporter toute une série d’autres avantages. Comme améliorer la science, la technologie, l’éducation, la recherche et encourager le tourisme.
En outre, elle pourra faciliter le commerce et les investissements intra africains, augmenter les envois de fonds sur le contin