Conscient des enjeux liés au maintien de la paix et de la sécurité sur le continent africain, le Mozambique va faire de la résolution des conflits et de la gestion climatique, un des défis majeurs de sa présence au conseil de sécurité de l’ONU. Face aux attentes de l’Afrique qui sont de plus en plus élevées, le président Filipe Nyusi estime qu’il ne sera pas possible d’assurer la paix et le développement à long terme, sans un dialogue politique sur la bonne gouvernance et le développement démocratique des pays africains.
Le Mozambique s’est assigné pour objectifs, de faire de la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes, de l’équilibre entre les genres et de la gestion des catastrophes environnementales, une priorité au cours de sa gestion au conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies. En dépit de la faible représentation du continent, le pays se porte garant à porter la voix africaine en abordant les problèmes et réformes au sein de l’instance, en toute responsabilité.
En tant que représentant du continent et même si nous sommes peu nombreux, j’ai porté un message important, celui de faire entendre cette voix ignorée pour aborder les problèmes de notre continent. C’est donc une grande responsabilité car les attentes sont plus élevées. Comme vous l’avez vu, le vote était presque unanime, avec 192 pays, et cela signifie l’opportunité que le Mozambique a de pouvoir transmettre son expérience et contribuer aux solutions du monde dans le secteur de la sécurité.
Filipe Nyusi, Président de la République Mozambique
Selon le président mozambicain Filipe Nyusi, 60% des problèmes au Conseil de sécurité concernent l’Afrique. Une position stratégique dont il compte orienter la gestion sur la citoyenneté participative et la cohésion, en tant qu’instruments de bonne gouvernance et d’engagement politique. Le président mozambicain compte examiner les questions relevant de la responsabilité du Conseil de sécurité dans le domaine du maintien de la paix en Afrique, pour éradiquer les tensions liées aux migrations dans la sous-région et mettre fin à la fragilité des institutions politiques dans l’éradication des crises.
Le Mozambique devrait relever de nombreux challenges au nom de l’Afrique, mais permettez moi d’en citer 3 : le défi sécuritaire, le défi alimentaire et le défi climatique. Il faut reconnaître que les problèmes sécuritaires que ce soit dans la Corne de l’Afrique ou dans le Sahel, demeurent une préoccupation pour le Conseil de sécurité. Alors que le pays lui-même fait face au terrorisme, Maputo doit accorder une attention particulière à l’insécurité chronique dans le Sahel, qui risque de toucher les pays du Golfe de Guinée. Quant au défi alimentaire, il est urgent de le prendre en main quand on sait que la guerre Russo-Ukrainienne aggrave les risques de crise alimentaire sur le continent. La diplomatie africaine étant elle-même mobilisée par Macky Sall en ce sens.
Cyr MAKOSSO, Analyste politique Congo
Seul candidat à avoir obtenu le vote favorable de tous les États membres présents lors du processus de sélection à la 76e session de l’Assemblée générale de l’ONU, le Mozambique remplace le Kenya pour représenter l’Afrique à partir du 1er janvier 2023.