L’industrie africaine de la noix de cajou a connu une croissance rapide au cours de la dernière décennie. La croissance du marché est tirée par plusieurs facteurs, tels que la demande croissante de noix de cajou dans la région ou encore les initiatives gouvernementales favorables. Cependant, les fluctuations de prix de cette nouvelle ressource, contraignent le développement économique des principaux producteurs africains.
Au Mozambique, pays ayant accueilli la première usine de transformation d’anacardes du continent en 1960, la noix de cajou est l’une des principales cultures de rente du pays. Plus de 40 % des agriculteurs mozambicains, soit plus d’un million de familles, cultivent et vendent de la noix de cajou et le secteur de la transformation emploie plus de 8 000 personnes dans le pays, selon les données officielles. Pour garantir l’équilibre tout au long de la chaîne de valeur de la noix afin qu’il n’y ait pas de segments lésés, les autorités ont fixé le prix de référence du kilogramme de noix de cajou au Mozambique est passé de 37 meticais (54 cents) à 35 meticais (51 cents) pour la campagne de commercialisation 2023-2024. Ce prix était le consensus atteint entre les producteurs et les acheteurs lors de la pondération de tous les coûts de production et de la marge bénéficiaire, fixée à 15 pour cent, conformément à la loi mozambicaine.
“Le prix de la noix de cajou est correct aujourd’hui. Avant, nous vendions le kilo à 50 centimes, maintenant il est proche d’un dollar, ce qui est mieux.”
Armando Balanca, Producteur de noix de cajou – Mozambique
Avec des exportations de noix de cajou chiffrées à 53 millions de dollars au premier semestre 2023, Le Mozambique subit l’influence des pays importateurs sur les prix du marché. Lors de la campagne agricole 2021/2022, selon les données du gouvernement, les producteurs de noix de cajou ont reçu un revenu brut de 5,7 milliards de meticais équivalent à environ 90 millions de dollars. Les recettes provenant de l’exportation d’amandes de cajou transformées et de noix non transformées se sont élevées à 107 millions de dollars.
“Dans notre cas, cela n’a pas été évident. l’industrie s’est effondrée. Aujourd’hui, la situation est revenue à la normale. Oui, notre vie est meilleure, mais nous devons soutenir l’industrie.”
Jaime Chissico, Exportateur de noix de cajou – Mozambique
Au Mozambique, la production de noix de cajou est considérée comme stratégique pour l’économie. En mai 2023, le parlement mozambicain a adopté en première lecture un projet de loi gouvernemental sur l’industrie de la noix de cajou, annulant les politiques imposées par la Banque mondiale qui, à la fin des années 1990, ont failli détruire l’industrie. Le Mozambique est le quatrième producteur africain de noix de cajou avec un production annuelle estimée à 160 000 tonnes.
