Après plus de cinq mois de détention avec ses parents suite au coup d’État du 26 juillet 2023, Salem Bazoum, fils de l’ex-dirigeant nigérien Mohamed Bazoum, a été mis en liberté provisoire le 8 janvier 2024. Sa libération survient alors que les autorités de transition sont en pleine consultation en vue d’établir le calendrier de la transition, et a été obtenue grâce à une médiation menée par le Togo et la Sierra Leone. Cette remise en liberté provisoire du fils de Mohamed Bazoum constitue une avancée dans le cadre des négociations avec la CEDEAO en vue de la levée des sanctions contre le Niger.
Détenu avec ses parents au palais présidentiel de Niamey depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, Salem Bazoum, fils du président nigérien déchu Mohamed Bazoum, a bénéficié d’une liberté provisoire accordée par le tribunal militaire du Niger le 8 janvier 2024. Inculpé de « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité ou à la sûreté de l’État », Salem Bazoum s’est aussitôt envolé pour le Togo après avoir rencontré les autorités de transition, selon les médias locaux. Selon un communiqué du gouvernement togolais, c’est un geste d’apaisement en vue d’un retour à la paix durable.
“Nous saisissons cette occasion pour remercier Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane TIANI, les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ainsi que Son Excellence le Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, pour leur ferme volonté et leur engagement à œuvrer pour l’apaisement, socle d’une paix durable et d’une reprise effective du développement dans le pays frère du Niger.”
Communiqué, Ministère des Affaires étrangères – Togo
La libération de Salem Bazoum a été rendue possible grâce à la médiation du Togo et de la Sierra Leone, pays désignés médiateurs par la CEDEAO dans le cadre des négociations avec les autorités de transition pour trouver une solution à la situation politique au Niger. Ce même 8 janvier, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, était à Niamey où il s’est entretenu avec le Premier ministre nigérien, Ali Lamine Zeine. Le ministre togolais avait effectué une visite similaire à Niamey à la mi-décembre 2023 pour discuter du calendrier de la transition.
“C’est un geste de détente qui permet non seulement à la CEDEAO mais aussi au CNSP de savoir que rien n’est rigide et tout est ouvert au dialogue. Il faut que les deux parties cherchent à cultiver un esprit de paix et non un esprit belliqueux. Plus que jamais, dans l’avenir des peuples ouest africains, il faut que la CEDEAO s’inscrive dans cette dynamique et non dans une dynamique de vouloir imposer un agenda qui a été dicté de l’extérieur.”
Daouda Émile OUEDRAOGO, Analyste politique – Burkina Faso
La décision de la justice nigérienne intervient alors que les autorités de transition sont en concertation en vue d’établir le calendrier de la transition. La libération de Mohamed Bazoum et sa famille est l’une des conditions posées par la CEDEAO pour l’assouplissement des sanctions économiques et financières imposées au Niger. L’ex-président et son épouse Hadiza Bazoum restent eux séquestrés dans la résidence présidentielle. Notons qu’une mission des chefs de la diplomatie togolaise et sierra-léonaise est attendue d’ici la fin de ce mois de janvier à Niamey.