Réunis lors des 32ᵉ assemblées annuelles d’Afreximbank, les leaders de l’industrie créative nigériane ont échangé autour du thème « Le contenu, nouveau pétrole du Nigeria ». Avec un marché estimé à près de 15 milliards de dollars en 2025, ce secteur, qui soutient déjà plus de 4 millions d’emplois, est aujourd’hui un levier essentiel pour l’économie nigériane. Mais pour pérenniser cette croissance, le soutien institutionnel, la formation et la lutte contre la piraterie restent des priorités.
Réunis à Abuja lors des 32ᵉˢ assemblées annuelles d’Afreximbank, les acteurs majeurs de l’industrie créative nigériane ont échangé autour du thème : « Le contenu, nouveau pétrole du Nigeria ». Portée par la plateforme technologique C.R.E.A.M, cette rencontre a mis en lumière un secteur en pleine effervescence, au cœur des ambitions économiques nationales. Selon PwC, l’industrie nigériane du divertissement et des médias pèsera près de 15 milliards de dollars d’ici 2025, grâce à la montée en puissance de Nollywood, deuxième producteur mondial de films, et au rayonnement mondial de l’afrobeats, aujourd’hui incontournable sur Spotify ou TikTok.
En échangeant avec les gens, j’ai constaté que les gens ne sont pas vraiment au courant. Ils connaissent juste AfreximBank, une institution de financement du développement, à des projets en cours et tentent de soutenir l’industrie créative. Le programme CANEX a été lancé. Il y a environ cinq ans. Il s’agit d’un réseau créatif africain. L’idée était de soutenir les industries créatives grâce à plusieurs piliers. Le premier est le financement, puisqu’il s’agit d’une banque. Le second est le renforcement des capacités.
OSAHON AKPATA, Directeur de CANEX Créations – Nigeria
Mais derrière le succès, les fragilités persistent. Malgré ses 4,2 millions d’emplois et une contribution estimée à 154 milliards de nairas au PIB en 2023 (soit environ 197 millions de dollars) et des prévisions de création de 2,7 millions de nouveaux emplois d’ici 2025, le secteur reste freiné par un manque de financements, d’infrastructures professionnelles et de dispositifs de formation. La récente loi nigériane sur les droits d’auteur, adoptée en 2022, marque une avancée, mais la piraterie et l’absence de soutien aux créateurs freinent encore l’industrialisation du secteur. En parallèle, la monétisation sur les plateformes numériques reste insuffisamment encadrée, ce qui fragilise la rentabilité des contenus locaux.
“L’accès au financement a été l’un de nos plus gros défis. Les talents sont partout, mais comme pour le pétrole brut, ils doivent être raffinés, ce qui permet d’obtenir des produits dérivés comme des films, des comédies, et l’accès au financement a été extrêmement difficile. Travailler avec Afrixim Bank depuis près de dix ans et signer hier un partenariat en capital m’a apporté tout ce que je souhaitais. Car désormais, non seulement moi, mais l’ensemble du secteur créatif, où que vous soyez, n’a plus à subir le stress que j’ai vécu pour accéder au financement.”
DBANJ, PDG de la plateforme CREAM – Nigeria
Face à ces défis, Afreximbank multiplie les initiatives à travers son programme Creative Africa Nexus (CANEX), en soutenant la production, la distribution et l’exportation de contenus culturels africains. L’enjeu pour le Nigeria est désormais de transformer ce vivier créatif en un levier économique structuré, appuyé par des politiques publiques ambitieuses. Car plus qu’un simple atout culturel, l’industrie créative s’impose comme un pilier stratégique de diversification économique et d’influence panafricaine.
