Avec l’augmentation du taux d’inflation à 25% en août 2023, les syndicats de l’État d’Osun réclament de leur gouvernement la mise en œuvre du salaire minimum de 35 000 nairas récemment annoncé par le gouvernement fédéral. L’administration dirigée par Bola Tinubu, dans le but d’éviter une grève imminente du Congrès du travail du Nigeria, annonçait mi-juillet plusieurs paquets palliatifs pour les travailleurs qui tardent à être exécutés.
Les syndicats de l’Etat d’Osun, dans le Sud-Ouest du Nigéria, menacent à nouveau le gouvernement fédéral de faire des manifestations si le nouveau salaire minimum fixé à 35000 nairas, n’est pas exécuté dans les jours à venir. En effet, selon le Bureau national des statistiques du Nigéria, le taux d’inflation annuel du Nigeria a grimpé à 25,8% en août 2023, contre 24,08% en juillet, soit le taux le plus élevé depuis septembre 2005. Cette augmentation reflète l’impact de la suppression des subventions aux carburants, la dévaluation du taux de change officiel et les problèmes de sécurité dans les régions productrices de denrées alimentaires. La monnaie locale, le naira, a également chuté de manière significative par rapport au dollar américain et s’échange en moyenne à mille nairas pour 1 dollar, entraînant une augmentation du coût des importations.
Nous travaillons avec l’Union des travailleurs pour élaborer un nouveau salaire minimum national pour les travailleurs. Je tiens à dire à tous les travailleurs que la révision de leur salaire est imminente.
Bola Tinubu, Président de la République
Le salaire minimum dans le pays le plus peuplé d’Afrique était de 18 000 nairas par mois pour les salariés du public comme du privé en 2011 sous la présidence de Jonathan Goodluck. En 2019,le gouvernement de Muhammadu Buhari avait accordé une augmentation de 50 % du salaire minimum, après des mois de bras de fer avec les syndicats de travailleurs, plusieurs manifestations et des menaces de grèves.
Il y a un certain seuil à l’injection d’argent dans le système. Plus l’inflation augmente, plus le taux de change se déprécie. Et plus ce taux se déprécie, plus vous ferez pression sur l’injection d’argent. Le Conseil d’Etat en est pleinement conscient et pourtant il joue avec le feu.
Conrad Adejumo, Secrétaire du Congrès du travail
Dans les réformes observées depuis des années, le président Tinubu a supprimé une subvention populaire mais coûteuse à l’essence, ce qui a fait tripler les prix, et mis fin aux restrictions sur le commerce des changes, qui ont affaibli le naira de plus de 40%.