Six candidats se présentent à l’élection présidentielle du 14 janvier 2024 aux Comores. Le président actuel, Azali Assoumani, brigue un nouveau mandat, tandis que l’opposition est représentée principalement par Mouigni Baraka Saïd Soilihi. Cependant, l’opposition apparaît fragilisée et dispersée, avec des figures importantes en exil et d’autres ayant des ennuis judiciaires. Le principal leader de l’opposition, Ahmed Abdallah Sambi, a été condamné à la prison à perpétuité, et son mouvement sera représenté par un nouveau venu en politique, Salim Issa Abdillah. Des acteurs de l’opposition menacent de boycotter l’élection.
Six candidats sont en course pour l’élection présidentielle du 14 janvier 2024 aux Comores. Le chef de l’Etat Azali Assoumani brigue un nouveau mandat. C’est la quatrième fois que le président comorien se présente à une élection présidentielle dans le pays depuis le coup d’État de 1999. Dans l’opposition, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, ex-gouverneur de la Grande Comore, candidat pour la troisième fois, se positionne comme le principal rival du président Assoumani.
“L’année 2024 est comme vous le savez, pour nous tous, une année particulière dans la mesure où elle démarre et est marquée par deux évènements majeurs à savoir la campagne électorale des élections présidentielle et des gouverneurs et l’approche de la fin du mandat de la présidence comorienne de l’Union africaine”.
Azali ASSOUMANI, Président de la République – Union des Comores
Pour des observateurs, l’opposition qui va à l’élection présidentielle apparaît fragilisée et dispersée. En effet, plusieurs figures importantes de l’opposition vivent désormais en exil. Par ailleurs, le principal leader et ancien président Ahmed Abdallah Sambi, accusé de Haute trahison, a été condamné à la prison à perpétuité en novembre 2022. A sa place, la coalition de l’opposition, le Mouvement “Azali Nalawe” (Azali qui signifie dégage en langue nationale) sera représenté à l’élection par Salim Issa Abdillah, un médecin de 49 ans, considéré comme novice en politique. Le Mouvement Nalawe qui menace de boycotter la présidentielle, dénonce un climat politique défavorable ouvrant la voie à un scrutin inéquitable.
“Le peuple est biaisé parce que Azali le torture. Il le menace. Et les institutions, on le sait, c’est Azali qui a désigné tous les membres de la Cour suprême et il est clair qu’il ne va pas désigner des personnes qui vont aller contre lui. L’armée également, c’est lui qui la commande donc pour l’instant le match est biaisé”.
Saïd Ahmed SAID Abdillah, Président du Parti Comores Alternatives – Union des Comores
Candidat à sa propre succession, le président Azali Assoumani compte poursuivre la réalisation du Plan Comores émergent axé sur la paix, la sécurité et la démocratie. Pour les 340 000 électeurs environ appelés à voter, l’enjeu principal est économique. Ils souhaitent le ralentissement de la poussée de l’inflation qui s’établit à 12,5%, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques. Des chiffres de la Banque mondiale révèlent que plus de 45% de la population comorienne vit sous le seuil de pauvreté.