La République démocratique du Congo opère un tournant stratégique en relançant avec force son secteur pétrolier, ouvrant 52 nouveaux blocs à l’exploration hors zones écologiquement sensibles. Portée par une réforme ambitieuse du code des hydrocarbures, cette démarche selon les autorités entend aligner le pays sur les standards internationaux et diversifier une économie longtemps centrée sur le secteur minier.
La République démocratique du Congo (RDC) relance avec vigueur son secteur pétrolier. Le gouvernement a récemment franchi un cap décisif avec 52 nouveaux blocs pétroliers ouverts à l’exploration, portant le total à 55 concessions disponibles. Cette initiative selon les autorités congolaises traduit une volonté ferme de moderniser le secteur à travers un code réformé des hydrocarbures visant à exploiter pleinement le potentiel énergétique du pays, longtemps concentré sur ses ressources minières.
Nous avons décidé de changer purement et simplement notre code des hydrocarbures. Nous voulons un nouveau code qui sera vraiment en accord avec les pratiques et les normes de la politique de l’industrie pétrolière internationale.
Aimé Sakombi Molendo, Ministre des Hydrocarbures
Le redéploiement stratégique de ces blocs a été accompagné d’un travail de « détoxification » . Toutes les zones protégées, y compris les tourbières, précieuses pour la régulation climatique mondiale, ont été exclues des périmètres concernés. Le bassin de la cuvette centrale, qui accueille 60 % de ces écosystèmes fragiles, a fait l’objet d’un découpage rigoureux, selon les autorités. Et, grâce à des coordonnées GPS précises, le gouvernement assure qu’aucun des nouveaux blocs ne chevauche les aires écologiquement sensibles.
Nous avons un total d’un million de kilomètres carrés amputés de toutes les aires protégées. Nous avons travaillé main dans la main avec les experts du ministère de l’Environnement. Nous avons les coordonnées GPS. Il n’y a plus de tourbières dans les blocs que nous avons mis à la disposition de l’exploration.
Aimé Sakombi Molendo, Ministre des Hydrocarbures
D’après les estimations du ministère des Hydrocarbures, le sol congolais abriterait 22 milliards de barils de pétrole et 66 milliards de mètres cubes de gaz potentiels. La RDC aspire désormais à devenir une puissance énergétique continentale. Au-delà du pétrole, le pays ambitionne de valoriser le gaz issu de l’exploration pour résoudre ses déficits énergétiques avec plus de 80 % de la population n’ayant pas accès à l’électricité.