L’ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) et Sénateur à vie Joseph Kabila Kabange s’est adressé à la nation le vendredi 23 mai 2025, au lendemain de la levée de son immunité parlementaire par le Sénat. Dans un discours diffusé en direct sur les réseaux sociaux, l’ancien chef de l’Etat dénonce une instrumentalisation de la justice congolaise. Face à ce qu’il qualifie de « crise profonde et multidimensionnelle », Joseph Kabila, pour sa première prise de parole depuis 2019, appelle à une solution globale.
En République démocratique du Congo, suite à la levée de son immunité parlementaire par le Sénat, l’ex-président Joseph Kabila a dénoncé, le 23 mai 2025, dans un discours, une instrumentalisation de la justice congolaise. Pour sa première prise de parole depuis 2019, l’ancien chef d’Etat lance un appel à l’unité nationale autour d’un « pacte citoyen », de douze priorités.
J’ai décidé de briser le silence parce qu’au vu de la situation que traverse notre pays, continuer à me taire m’aurait rendu poursuivable devant le tribunal de l’histoire pour non assistance à plus de 100 millions de compatriotes en danger…J’ai fait ce jour une proposition qui engage la nation toute entière à un sursaut patriotique pour un pacte citoyen afin de tirer le pays du gouffre.
Joseph Kabila, Ancien président de la République
Cette annonce de Joseph Kabila survient dans un contexte politique et sécuritaire particulièrement tendu. Le 22 mai 2025, le Sénat congolais a voté à 88 voix pour et cinq voix contre pour la levée de son immunité parlementaire, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires. L’ancien président, devenu sénateur à vie après son départ du pouvoir en 2019, est accusé par le gouvernement de trahison, de crimes contre l’humanité et de soutien présumé au groupe armé Mouvement du 23 mars (M23), actif dans l’Est du pays.
Le 24 janvier 2019 j’avais en effet légué un bien meilleur héritage à mon successeur à savoir un pays réunifié largement pacifié et dont les limites territoriales correspondaient exactement à celles qu’elles étaient au 30 juin 1960.
Joseph Kabila, Ancien président de la République
Selon les experts, les faits reprochés à Joseph Kabila ne relèvent pas de sa fonction d’ancien président, mais plutôt de celle de sénateur à vie. Par ailleurs, d’après les sources officielles, Joseph Kabila, avait été convoqué le 20 mai à Kinshasa pour « une réunion de travail » de la commission ad hoc du Sénat, réunion à laquelle il n’avait pas répondu présent.