Dans l’Est de la RDC, les FARDC intensifient leur contre-offensive contre le M23, accusant le groupe armé de briser le cessez-le-feu. À Masisi et Ngungu, des avancées sont sauvegardées, mais les combats se poursuivent. Sur le front diplomatique, les autorités congolaises mobilisent la communauté internationale contre l’ingérence rwandaise, tandis que les restrictions médiatiques suscitent des débats.
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), appuyées par les milices locales Wazalendo, ont lancé une contre-offensive permettant de reprendre aux rebelles du M23 le contrôle de Masisi-Centre, dans le Nord-Kivu. Les FARDC ont également repris Ngungu, à environ trente kilomètres de Sake, un point stratégique pour la sécurité de Goma, la capitale provinciale.
“Notre souci et notre détermination sont de récupérer l’ensemble du territoire sous occupation des terroristes dit M23. Et c’est tout de leur maître à penser de libérer nos populations meurtries et de chasser de notre territoire les terroristes de l’armée rwandaise qui viole nos mères et nos sœurs, qui tuent et massacrent nos populations et qui volent, non et pillent non ressources. ”
Sylvain Ekenge, Porte-parole de l’armée – RD Congo
Sur le plan diplomatique, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Wagner, s’est félicitée des condamnations internationales de l’offensive du M23 et des appels au retrait des militaires rwandais du territoire congolais. Un rapport des experts de l’ONU estime la présence de 3 000 à 4 000 soldats rwandais en RDC. Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a averti les médias sur leur couverture du conflit, annonçant le retrait des accréditations des journalistes d’Al-Jazeera suite à une interview controversée d’un responsable du M23.
“Après le rendez vous manqué ou plutôt boycotté par le Rwanda du 15 décembre, nous avons vu qu’il y a eu une succession de communications claires sur aussi la déception de plusieurs partenaires par rapport à la posture du Rwanda, à commencer par le 20 décembre, quand le nouveau mandat de la Monusco a été renouvelé. Il était très important de voir que, dans le cadre de cette réunion du Conseil de sécurité, les Etats-Unis d’Amérique, mais aussi le Royaume-Uni se sont prononcés contre l’ingérence du Rwanda, contre la présence des troupes du Rwanda et l’ont fustigé de manière très publique à travers des explications de leur vote sur la résolution prolongeant le mandat de la MONUSCO. ”
Thérèse Wagner, Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères – RD Congo
La communauté internationale, notamment l’Union européenne, exhorte le M23 à se retirer immédiatement et exige au Rwanda de cesser son soutien au groupe rebelle. Malgré ces pressions, les combats se prolongent, exacerbant la crise humanitaire dans l’est de la RDC, où des millions de personnes sont déplacées en raison de violences persistantes.
